10. Ceux qui vivent dans les ténèbres L'Esprit de Dieu fait mention ici d'une autre espèce de danger dans lequel Dieu découvre manifestement sa puissance et sa grâce dans la protection et la délivrance des hommes. Le monde, comme je l'ai dit, appelle ces vicissitudes le jeu de la fortune; et à peine un parmi cent peut être trouvé qui les attribue à la prévoyance de Dieu. C'est une sorte de sagesse pratique très différente que Dieu attend de nos mains; à savoir que nous devons méditer sur ses jugements au temps de l'adversité, et sur sa bonté de nous en délivrer. Car ce n'est certainement pas par hasard qu'une personne tombe entre les mains d'ennemis ou de voleurs; ce n'est pas non plus par hasard qu'il en est sauvé. Mais c’est ce que nous devons constamment garder en vue, que toutes les afflictions sont la verge de Dieu, et qu’il n’y a donc pas de remède pour elles ailleurs que dans sa grâce. Si une personne tombe entre les mains de voleurs ou de pirates, et n'est pas immédiatement assassinée, mais, abandonnant tout espoir de vie, attend la mort à chaque instant; sûrement la délivrance d'un tel homme est une preuve éclatante de la grâce de Dieu, qui brille d'autant plus en raison du petit nombre de ceux qui s'échappent. Ainsi donc, si un grand nombre périt, cette circonstance ne doit en aucun cas diminuer les louanges de Dieu. A ce titre, le prophète accuse tous ceux qui sont ingrats, qui, après avoir été merveilleusement préservés, perdent très vite de vue la délivrance qui leur est ainsi garantie. Et, pour renforcer l'accusation, il présente, comme témoignage contre eux, leurs soupirs et leurs cris. Car quand ils sont dans la détresse, ils confessent sérieusement que Dieu est leur libérateur; comment se fait-il alors que cette confession disparaisse lorsqu'ils jouissent de la paix et de la tranquillité?

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