6 Dans leur détroit, ils ont fait appel à Jéhovah Les verbes sont ici au passé, et selon les grammairiens, représentent une action continue. Le sens est donc que ceux qui errent dans des lieux désertiques sont souvent pincés par la faim et la soif, faute de trouver un endroit où loger; et qui, quand tout espoir de délivrance leur manque, invoquez Dieu. Sans aucun doute, Dieu accorde la délivrance à beaucoup lorsqu'ils sont dans la détresse, même s'ils ne lui présentent pas leurs supplications pour l'aide; et c'est pourquoi ce n'était pas tant le dessein du prophète dans ce passage d'exalter la foi des pieux, qui invoquent Dieu de tout leur cœur, que de décrire les sentiments communs de l'humanité. Il y en a peut-être quelques-uns dont l'espérance ne se concentre pas sur Dieu, qui, néanmoins, sont contraints, par une disposition invisible de l'esprit, de venir à lui, sous la pression d'une grande nécessité. Et c'est le plan que Dieu poursuit parfois, pour extorquer à de telles personnes la reconnaissance que la délivrance ne doit être recherchée que de Lui seul; et même les impies, qui, tout en vivant voluptueusement, se moquent de Lui, il se contraint, malgré eux, à invoquer son nom. Il a été de coutume dans tous les âges pour les païens, qui considèrent la religion comme une fable, lorsqu'ils sont contraints par une nécessité absolue, de demander l'aide de Dieu. L'ont-ils fait par plaisanterie? En aucun cas; c’est par un instinct naturel secret qu’ils furent amenés à vénérer le nom de Dieu, qu’ils tenaient autrefois en dérision. L'Esprit de Dieu, donc, à mon avis, raconte ici ce qui se passe fréquemment, à savoir que les personnes dépourvues de piété et de foi, et qui n'ont aucun désir d'avoir quoi que ce soit à faire avec Dieu, si elles sont placées dans des circonstances périlleuses, sont contraintes par instinct naturel, et sans aucune conception appropriée de ce qu'ils font, d'invoquer le nom de Dieu. Puisque ce n'est que dans des cas douteux et désespérés qu'ils se tournent vers Dieu, cette reconnaissance qu'ils font de leur impuissance est une preuve palpable de leur stupidité, qu'au temps de la paix et de la tranquillité ils le négligent, tant ils sont alors sous l'influence enivrante de leur propre prospérité; et bien que le germe de la piété soit planté dans leur cœur, ils ne rêvent cependant jamais d'apprendre la sagesse, à moins d'être poussés par l'adversité; Je veux dire, apprendre la sagesse de reconnaître qu'il y a un Dieu dans le ciel qui dirige chaque événement. Il n'est pas nécessaire de faire allusion ici à la réplique sarcastique de l'ancien bouffon, qui, en entrant dans un temple et en voyant un certain nombre de tablettes que plusieurs marchands y avaient suspendues en souvenir de leur échappée au naufrage, par l'aimable intervention des dieux, remarqua intelligemment et facétieusement: «Mais les décès de ceux qui se sont noyés ne sont pas énumérés, dont le nombre est innombrable. «Peut-être aurait-il une raison valable de se moquer de cette manière de telles idoles. Mais même si cent fois plus ont été noyés dans la mer que d'atteindre le port en toute sécurité, cela n'enlève en rien à la gloire de la bonté de Dieu, qui, tout en étant miséricordieux, est en même temps juste, donc que la distribution de l'un n'interfère pas avec l'exercice de l'autre. Le même constat s'applique aux voyageurs qui s'éloignent du chemin et se promènent de long en large dans le désert. Si beaucoup d'entre eux périssent de faim et de soif, si beaucoup sont dévorés par des animaux sauvages, si beaucoup meurent de froid, ce ne sont rien d'autre que autant de signes des jugements de Dieu, qu'il conçoit pour notre considération. D'où nous déduisons que la même chose arriverait à tous les hommes, si ce n'était la volonté de Dieu d'en sauver une partie; et s'interposant ainsi comme juge entre eux, il en conserve quelques-uns pour montrer sa miséricorde, et répand ses jugements sur les autres pour déclarer sa justice. Le prophète ajoute donc très correctement que par la main de Dieu, ils ont été conduits dans la bonne voie, où ils peuvent trouver un endroit convenable pour se loger; et par conséquent il les exhorte à rendre grâce à Dieu pour cette manifestation de sa bonté. Et en vue de renforcer la bonté de cœur de Dieu, il relie ses œuvres merveilleuses à sa miséricorde; comme s'il devait dire, dans cette aimable intervention, la grâce de Dieu est trop manifeste, soit pour être inaperçue ou non reconnue de tous; et pour ceux qui ont fait l'objet d'une délivrance aussi remarquable, garder le silence à son sujet ne serait rien de moins qu'une tentative impie de supprimer les merveilles de Dieu, une tentative également vaine que celle d'essayer de fouler aux pieds lumière du soleil. Car que peut-on dire d'autre de nous, voyant que notre instinct naturel nous pousse à l'aide de Dieu, lorsque nous sommes dans la perplexité et le péril; et quand, après avoir été sauvés, nous l'oublierons aussitôt, qui niera que sa gloire est, pour ainsi dire, obscurcie par notre méchanceté et notre ingratitude ?.

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