Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 109:26
26 Aidez-moi, ô Jéhovah! Le prophète répète sa prière, car plus nous sommes assaillis par la subtilité et la tromperie de Satan, plus il nous est nécessaire de lutter avec plus d'ardeur et d'afficher une plus grande audace. Nous pouvons, en effet, avoir la pleine assurance que Dieu est propice envers nous, mais quand il tarde à le manifester, et quand les impies nous calomnient, il doit être que divers doutes qui continuent de s'immiscer sur nous surgissent dans notre esprit. Ce n'est donc pas sans raison que David, pour résister à de telles attaques, se place sous la protection de ce Dieu qui, selon sa miséricorde et sa bonté, aide son peuple en cas de besoin. Il implore que la délivrance puisse lui être étendue, non par des moyens ordinaires, mais par la démonstration particulière et spéciale de la puissance de Dieu, afin que ses ennemis puissent rester déconcertés et n'oser ouvrir la bouche; et nous savons que Dieu accorde parfois secrètement du secours à ses serviteurs, tandis que, à d'autres moments, il étend sa main d'une manière si visible, que les impies, bien qu'ils ferment les yeux, sont contraints de reconnaître qu'il y a un libre arbitre avec leur délivrance. Car, de même que ses ennemis s'étaient élevés contre Dieu, il désirait, une fois qu'ils auront été subjugués, de se réjouir d'eux au nom de Dieu. En chérissant ce désir, il ne souhaite pas se procurer la renommée d’être vaillant dans la guerre, mais que la puissance de Dieu se manifeste, qu’aucune chair ne se glorifie à ses yeux. Les mots peuvent aussi être considérés comme faisant référence à la fois à sa délivrance de ses ennemis et à son affliction; son désir étant d'attribuer sa délivrance principalement à la grâce de Dieu; car, en opposant la main de Dieu à la fortune et à tous les moyens humains de délivrance, il est clairement dans son intention que Dieu en soit reconnu comme seul auteur. Cela mérite d’être soigneusement considéré par nous, car si soucieux que nous soyons d’être délivrés par la main de Dieu, il n’y en a guère un parmi cent qui fasse de la manifestation de la gloire de Dieu sa principale fin; cette gloire pour laquelle nous devons avoir une plus grande considération que pour notre propre sécurité, parce qu'elle est bien plus excellente. Quiconque désire alors que l'impie soit contraint de reconnaître la puissance de Dieu, doit d'autant plus prêter attention à l'aide de Dieu dont il fait l'expérience dans son propre cas; car il serait très absurde de montrer la main de Dieu aux autres, si nos esprits ne l'ont pas reconnue.