Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 115:1
1 Pas pour nous, ô Jéhovah! On ne sait pas avec certitude par qui, ni à quelle heure, ce psaume a été composé. (365) Nous apprenons de la première partie de celui-ci, que les fidèles se rendent à Dieu, dans des circonstances d'extrême détresse. Ils ne font pas connaître leurs désirs en termes clairs, mais font indirectement allusion à la nature de leur demande. Ils rejettent ouvertement tout mérite et tout espoir d’obtenir la délivrance autrement que Dieu ne le fait de un seul égard à sa propre gloire, car ces choses sont inséparablement liées. Méritant donc de rencontrer une répulsion, ils implorent encore Dieu de ne pas exposer son nom à la dérision des païens. Dans leur détresse, ils désirent obtenir consolation et soutien; mais, ne trouvant rien en eux-mêmes méritant de la faveur de Dieu, ils l’invitent à exaucer leurs requêtes, afin que sa gloire soit maintenue. C'est un point auquel nous devons soigneusement nous attacher, afin que, tout à fait indignes que nous soyons de la considération de Dieu, nous puissions chérir l'espoir d'être sauvé par lui, du respect qu'il a pour la gloire de son nom, et de son nous avoir adoptés à condition de ne jamais nous abandonner. Il faut aussi remarquer que leur humilité et leur modestie les empêchent de se plaindre ouvertement de leurs détresses, et qu'ils ne commencent pas par une demande de leur propre délivrance, mais pour la gloire de Dieu. Suffus de honte à cause de leur calamité, qui, en soi, équivaut à une sorte de rejet, ils n'osaient pas implorer ouvertement, de la main de Dieu, ce qu'ils voulaient, mais ont fait leur appel indirectement, que, par égard pour sa propre gloire , il prouverait un père aux pécheurs, qui n'avaient aucun droit sur lui. Et, comme ce formulaire de prière a une fois été remis à l'Église, rappelons-nous aussi, dans toutes nos démarches vers Dieu, de mettre de côté toute auto-justice et de placer nos espérances entièrement sur sa libre faveur. De plus, lorsque nous prions pour obtenir de l'aide, nous devons avoir en vue la gloire de Dieu, dans la délivrance que nous obtenons. Et il est fort probable qu'ils aient adopté cette forme de prière, étant amenés à le faire par la promesse. Car, pendant la captivité, Dieu avait dit: «Ce n'est pas pour vous, mais pour moi que je ferai cela», Ésaïe 48:11. Lorsque tous les autres espoirs échouent, ils reconnaissent que c'est leur seul refuge. La répétition de celui-ci montre à quel point ils étaient conscients de leur propre démérite, de sorte que, si leurs prières devaient être rejetées cent fois, ils ne pourraient, en leur propre nom, préférer aucune accusation contre lui.