Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 115:4
4 Leurs idoles Ce contraste est introduit dans le but de confirmer la foi des pieux, par lequel ils reposent sur Dieu seul; car, à l'exception de lui, tout ce que l'esprit des hommes imagine de la divinité est l'invention de la folie et de l'illusion. Connaître l'erreur et la folie du monde contribue certainement dans une large mesure à la confirmation de la vraie piété; tandis que, d'autre part, un Dieu nous est présenté, que nous savons assurément être le créateur du ciel et de la terre, et que nous devons adorer, non sans raison ni au hasard. Plus efficacement pour faire taire l'arrogance des impies, qui prétendent fièrement nuire à Dieu et à son peuple élu, il ridiculise avec mépris leurs faux dieux, les appelant d'abord idoles, c'est-à-dire des choses de rien, et, ensuite, montrant par leur formation de matériaux inanimés, qu'elles sont dépourvues de vie et de sentiment. Car il n'y a rien de plus absurde que d'attendre de l'aide d'eux, puisque ni les matériaux dont ils sont formés, ni la forme qui leur est donnée par la main des hommes, ne possèdent la moindre part de divinité pour imposer le respect pour leur? Dans le même temps, le prophète indique tacitement que la valeur du matériel n'investit pas les idoles avec plus d'excellence pour qu'elles méritent d'être plus estimées. Par conséquent, le passage peut être traduit de manière défavorable, ainsi, bien qu’ils soient d’or et d’argent, mais ils ne sont pas des dieux, parce qu’ils sont l’œuvre des hommes. S'il avait simplement voulu déprécier la substance qui les composait, il aurait préféré les appeler bois et pierre, mais actuellement il ne parle que d'or et d'argent. En attendant, le prophète nous rappelle que rien n'est plus inconvenant que pour les hommes de dire qu'ils peuvent donner soit l'essence, soit la forme, soit l'honneur à un dieu, puisqu'ils sont eux-mêmes dépendants d'un autre pour cette vie qui va bientôt disparaître. De cela, il s'ensuit que les païens se vantent en vain de recevoir l'aide de dieux de leur propre conception. D'où l'idolâtrie tire-t-elle son origine sinon de l'imagination des hommes? Ayant à leur disposition une abondance de matériaux, ils peuvent fabriquer de leur or ou de leur argent, non seulement un gobelet ou un autre type de récipient, mais aussi des récipients à des fins plus mesquines, mais ils préfèrent faire un dieu. Et quoi de plus absurde que de convertir une masse sans vie en une nouvelle divinité? En outre, le prophète ajoute satiriquement, que si les païens font la mode pour leurs idoles, ils ne peuvent pas leur permettre de les déplacer ou de les utiliser. C'est pour cela que les fidèles éprouvent leur privilège d'être les plus précieux, en ce que le seul vrai Dieu est de leur côté, et parce qu'ils sont bien assurés que tous les païens se vantent en vain de l'aide qu'ils attendent de leurs idoles, qui ne sont que des ombres.
C'est pourtant une doctrine qui devrait recevoir une plus grande latitude de sens; car de lui nous apprenons, en général, qu'il est insensé de chercher Dieu sous des images extérieures, qui n'ont ni ressemblance ni rapport avec sa gloire céleste. Nous devons encore adhérer à ce principe, sinon il serait facile pour les païens de se plaindre d'avoir été injustement condamnés, parce que, bien qu'ils se font des idoles sur la terre, ils étaient pourtant persuadés que Dieu est au ciel. Ils n'imaginaient pas que Jupiter était soit composé de pierre, soit d'or, soit de terre, mais qu'il était simplement représenté sous ces similitudes. D'où vient cette forme d'adresse courante chez les anciens Romains, «Faire des supplications devant les dieux», mais parce qu'ils croyaient que les images étaient pour ainsi dire les représentations des dieux? (368) Les Siciliens, dit Cicéron, n'ont pas de dieux devant lesquels ils puissent présenter leurs supplications. Il n'aurait pas parlé dans ce style barbare, si l'idée n'avait pas été répandue, que les figures des divinités célestes leur étaient représentées en laiton, ou en argent, ou en marbre; (369) et chérissant l'idée qu'en approchant ces images les dieux étaient plus proches d'eux, le prophète expose justement cette fantaisie ridicule, qu'ils enfermeraient la divinité dans des représentations corruptibles, car rien n'est plus étranger à la nature de Dieu que d'habiter sous la pierre, ou un morceau de marbre, ou de bois, et une crosse d'arbre, ou d'airain ou d'argent. (370) Pour cette raison, le prophète Habacuc désigne ce mode grossier d'adorer Dieu, l'école du mensonge. (Habacuc 2:18.) De plus, la manière méprisante dont il parle de leurs dieux mérite d'être remarquée, ils ont une bouche, mais ils ne parlez pas; pourquoi nous nous rendons à Dieu, mais de la conviction que nous dépendons de lui pour la vie; que notre sécurité est en lui, et que l'abondance du bien et le pouvoir de nous aider sont avec lui? Comme ces images sont insensées et immobiles, quoi de plus absurde que de leur demander ce dont elles sont elles-mêmes démunies?