Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 119:166
166 Ô Jéhovah! J'ai attendu ton salut. Ce n'est pas sans raison que le Prophète répète souvent cette phrase, qui est dans la bouche de tous les hommes, il n'y a rien de plus facile que d'attribuer à Dieu la louange et l'office du salut, alors que rencontrer dans le monde un seul exemple d’espoir inébranlable, lorsque les hommes en viennent à lutter contre les tentations pour une durée indéterminée. De l'ordre des mots, nous apprenons que si un homme veut se maintenir dans la crainte de Dieu et dans l'amour de la loi, il lui est nécessaire, par-dessus tout, (36) chercher le salut en Dieu. Si la foi en la grâce de Dieu est enlevée de nos esprits, ou si la patience est ébranlée, nous serons emportés çà et là, et cesserons plus de cultiver la piété. La principale vertu des fidèles est donc une endurance patiente de la croix et de la mortification par laquelle ils se soumettent calmement à Dieu; aussi longtemps qu'aucune adversité n'arrive aux hypocrites, ils semblent également être très attachés au travail de le servir. Il y a aussi d'autres raisons pour lesquelles il nous incombe de garder notre esprit résolu au salut de Dieu, si nous désirons régler notre vie correctement; car si les séductions du monde nous tiennent dans leurs pièges, nous nous découragerons aussitôt. La raison, comme nous le voyons clairement, pour laquelle les cœurs de la grande majorité échouent, c'est qu'il est difficile de croire avec certitude que le salut ne doit être espéré que de la grâce de Dieu. Pour que nous persévérions donc à servir Dieu, il est indispensable que la foi brille sur l'avenir qui nous attend, et ensuite, que la patience nous accompagne, pour nourrir en nous l'amour de la justice. Car, comme nous l'avons dit, notre empressement à persévérer procède de ceci, qu'avec un esprit patient, nous souffrons que notre salut soit caché dans le sein de Dieu, et que nous ne doutions pas du sien longuement, prouvant un fidèle rétributeur de tous ces comme cherchez-le, bien qu'il puisse retirer sa faveur à l'œil du sens. Dans le verset suivant, le psalmiste confirme cette doctrine par d'autres mots, en disant: qu'il a gardé les témoignages de Dieu avec son âme Par le mot âme il exprime encore plus avec force qu'auparavant, qu'il avait la doctrine de la loi enfermée dans les recoins les plus profonds de son cœur. La cause de cette observation particulièrement diligente de la loi, était l'amour singulier qu'il avait pour elle, comme il le déclare dans la clause finale du verset. Celui qui, par contrainte et servilement obéit à la loi, est si loin de la recevoir dans l'habitation secrète de son cœur pour la garder là, qu'il la ferait éloigner loin de lui.