Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 119:75
75 J'ai su, ô Jéhovah / que tes jugements sont justice. Par jugements, dans ce psaume, nous devons comprendre les préceptes de la loi; mais comme le prophète ajoute aussitôt qu'il a été justement châtié, il semble utiliser le mot dans ce verset, pour les punitions par lesquelles Dieu incite les hommes à se repentir. Ces deux mots, צדק, tsedek, justice, dans la première clause et אמונה vérité emunah, dans le dernier, ont ici à peu près la même signification. Dans la première clause, le prophète avoue en général que Dieu règle ses jugements de manière à fermer la bouche aux impies, si l'un d'eux se plaignait de sa cruauté ou de sa rigueur; et qu'une telle équité brille en eux, au point de nous extorquer la confession qu'il n'y a rien de mieux pour les hommes que d'être ainsi rappelé à la considération d'eux-mêmes. Il en expose ensuite un exemple chez lui. Même les hypocrites donnent parfois à Dieu l'éloge de la justice lorsqu'il châtie les autres, et ils ne condamnent jamais sa sévérité, tant qu'ils sont eux-mêmes épargnés. Mais c'est la propriété de la vraie piété d'être des censeurs moins austères et rigides des fautes des autres que des nôtres. La connaissance dont parle le prophète, est une preuve certaine qu'il a fait un examen strict et sérieux de lui-même; car, s'il n'avait pas bien pesé sa propre culpabilité, il ne pourrait, par une expérience certaine, avoir appris la justice de Dieu dans ses afflictions. S'il est jugé préférable de prendre le mot jugements dans son acceptation habituelle, le sens du texte sera: Seigneur, je sais que ta loi est sainte et juste et sévèrement comme tu m'as affligé, je garde encore la persuasion de cette vérité; car même dans mes afflictions, je discerne la justice, qui correspond au caractère de ta parole.