Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 119:84
84. Combien sont les jours de ton serviteur? etc. Certains lisent ces deux clauses séparément, comme si la première était une plainte générale de la brièveté de la vie humaine, telle qu'on la rencontre dans d'autres psaumes, et plus fréquemment dans le livre de Emploi; et ensuite, à leur avis, suit une prière spéciale du psalmiste, que Dieu se vengerait de ses ennemis. Mais je préfère plutôt joindre les deux clauses ensemble et limiter les deux aux afflictions de David; comme s'il avait été dit: Seigneur, depuis combien de temps as-tu résolu d'abandonner ton serviteur à la volonté des impies? Quand veux-tu t'opposer à leur cruauté et à leur outrage, pour te venger d'eux? Les Écritures utilisent souvent le mot jours dans ce sens; comme, par exemple, «les jours de l'Égypte», Ézéchiel 30:9; «Les jours de Babylone» et «les jours de Jérusalem», Psaume 137:7; un mot qui, ailleurs, s'appelle " le jour de la visite," Ésaïe 10:3. Par l'utilisation du nombre pluriel, on désigne une certaine portion de temps déterminée, qui, en d'autres endroits, est comparée aux «jours d'un mercenaire», Job 14:6; Ésaïe 16:14. Le psalmiste ne pleure donc pas en général la vie transitoire de l'homme, mais il se plaint que le temps de son état de guerre dans ce monde ait été trop long; et, par conséquent, il désire naturellement qu'il puisse être mis fin. En discutant avec Dieu de son trouble, il ne le fait pas avec obstination ou avec un esprit murmurant; mais encore, en demandant combien de temps il lui faudra pour souffrir, il prie humblement que Dieu ne tarde pas à le secourir. Quant à son excitation par la prière pour exécuter la vengeance, nous avons vu ailleurs en quel sens il lui était permis de faire une telle demande; à savoir, parce que la vengeance qu'il désirait voir était telle qu'elle convenait convenablement à Dieu. Il est certain qu'il s'était dépouillé de toutes les affections corrompues de la chair, pour pouvoir, avec un zèle pur et non perturbé, désirer le jugement de Dieu. Cependant, dans ce passage, il ne souhaite qu'en général être délivré par la main de Dieu des torts qui lui ont été infligés, sans juger de perdition ses adversaires; car il était très content, pourvu que Dieu paraisse le défendre.