Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 123:1
1. Je lève les yeux vers toi, qui habite dans les cieux. On ne sait pas à quelle heure, ni même par quel prophète, ce psaume a été composé. Je ne pense pas qu'il soit probable que David en soit l'auteur; car, quand il pleure les persécutions qu'il a subies du temps de Saül, il lui est habituel d'interposer quelques références particulières à lui-même. Mon opinion est donc plutôt que cette forme de prière a été composée pour tous les pieux par quelque prophète, soit lorsque les Juifs étaient captifs à Babylone, soit quand Antiochus Épiphane a exercé envers eux la cruauté la plus implacable. Quoi qu'il en soit, le Saint-Esprit, par l'inspiration duquel le Prophète l'a livrée au peuple, nous appelle à recourir à Dieu, chaque fois que des hommes méchants persécutent injustement et fièrement, non pas un ou deux fidèles seulement, mais tout le corps de l'Église. De plus, Dieu est ici expressément appelé le Dieu qui habite dans les cieux, pas simplement pour apprendre à son peuple à estimer le pouvoir divin comme il le mérite, mais aussi cela, quand aucun espoir d'aide n'est laissé pour eux sur terre, oui plutôt, quand leur condition est désespérée, comme s'ils étaient enterrés dans la tombe, ou comme s'ils étaient perdus dans un labyrinthe, ils devraient alors se souvenir que la puissance de Dieu reste au ciel dans une perfection intacte et infinie. Ainsi, ces mots semblent contenir un contraste tacite entre l'état troublé et confus de ce monde et le royaume céleste de Dieu, d'où il gère et gouverne tellement toutes choses, que chaque fois qu'il lui plaît, il calme toutes les agitations du monde, vient à le sauvetage des désespérés et des désespérés, restaure la lumière en dissipant les ténèbres, et soulève ceux qui ont été jetés et couchés prostrés sur le sol. C'est ce que le Prophète confirme par le verbe lever; qui laisse entendre que, bien que toutes les ressources du monde nous manquent, nous devons lever les yeux vers le ciel, où Dieu reste immuable, malgré la folle impétuosité des hommes à renverser toutes les choses ici-bas.