1 Heureux l'homme qui craint Jéhovah. Dans le psaume précédent, il était dit que la prospérité dans toutes les affaires humaines, et dans tout le cours de notre vie, doit être espérée exclusivement de la grâce de Dieu; et maintenant le Prophète nous avertit que ceux qui désirent participer à la bénédiction de Dieu doivent avec sincérité de cœur se consacrer entièrement à lui; car il ne décevra jamais ceux qui le servent. Le premier verset contient un résumé du sujet du Psaume; la partie restante étant ajoutée uniquement à titre d'exposition. La maxime «que ceux qui craignent Dieu sont bénis, surtout dans la vie actuelle», est tellement en désaccord avec l'opinion commune des hommes, que très peu y donneront leur assentiment. On trouve partout en train de flotter de nombreux épicuriens, semblable à Denys, qui, ayant jadis eu un vent favorable sur la mer et un voyage prospère, après avoir pillé un temple, (106) se vantait que les dieux favorisaient les voleurs d'églises. De même, les faibles sont troublés et ébranlés par la prospérité des hommes mauvais, et ils s'évanouissent ensuite sous le poids de leurs propres misères. Les méprisants de Dieu peuvent en effet ne pas jouir de la prospérité, et la condition des hommes bons peut être tolérable, mais la plupart des hommes sont encore aveugles en considérant la providence de Dieu, ou ne semblent en aucun cas la percevoir. L'adage «qu'il vaut mieux ne pas naître du tout ou mourir le plus tôt possible» est certainement depuis longtemps reçu par le consentement commun de presque tous les hommes. Enfin, la raison charnelle juge soit que toute l'humanité sans exception est misérable, soit que la fortune est plus favorable aux hommes impies et méchants qu'au bien. Au sentiment que ceux qui craignent le Seigneur sont bénis, il a une aversion totale, comme je l'ai longuement déclaré sur Psaume 37. Il est donc d'autant plus nécessaire de s'attarder sur la considération de cette vérité. Plus loin, comme cette béatitude n'est pas apparente à l'œil, il est important, pour que nous puissions l'appréhender., D'abord nous occuper de la définition qui en sera donnée par et au revoir, et deuxièmement, savoir que cela dépend principalement de la protection de Dieu. Bien que nous rassemblions toutes les circonstances qui semblent contribuer à une vie heureuse, rien ne sera sûrement plus désirable que d'être caché sous la tutelle de Dieu. Si cette bénédiction doit, à notre avis, être préférée, comme elle le mérite, à toutes les autres bonnes choses, quiconque est persuadé que le soin de Dieu est exercé sur le monde et les affaires humaines, reconnaîtra en même temps sans aucun doute que ce qui est ici posé est le principal point du bonheur.

Mais avant d'aller plus loin, il faut remarquer que dans la deuxième partie du verset, il y a à juste titre ajouté une marque par laquelle les serviteurs de Dieu se distinguent de ceux qui le méprisent. On voit comment les plus dépravés, avec autant d'orgueil que d'audace et de dérision, se vantent de craindre Dieu. Le Prophète exige donc l'attestation de la vie à ce sujet; car ces deux choses, la crainte de Dieu et l'observation de sa loi, sont inséparables; et la racine doit nécessairement produire son fruit correspondant. Plus loin, nous apprenons de ce passage que notre vie ne rencontre pas l'approbation divine, sauf si elle est encadrée selon la loi divine. Il n'y a incontestablement pas de religion sans la crainte de Dieu, et de cette crainte le Prophète représente notre vie selon le commandement et l'ordonnance de Dieu comme procédant.

Continue après la publicité
Continue après la publicité