Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 128:3
3 Ta femme sera comme une vigne féconde sur les côtés de ta maison. Ici encore, il est promis, comme dans le Psaume précédent, que Dieu rendra féconds ceux qui l'honorent dans une nombreuse progéniture. La majorité de l'humanité désire en effet avoir des problèmes, et on peut dire que ce désir est implanté en eux par la nature; mais beaucoup, quand ils ont obtenu des enfants, en deviennent bientôt écoeurés. Là encore, il est souvent plus reconnaissant de vouloir des enfants que d'en laisser un certain nombre dans des conditions de misère. Mais bien que le monde soit emporté par des désirs irréguliers après divers objets, entre lesquels il fluctue perpétuellement dans son choix, Dieu lui donne sa propre bénédiction, la préférence à toutes les richesses, et nous devons donc le tenir en haute estime. Si un homme a une femme aux manières aimables comme compagne de sa vie, qu'il n'accorde pas moins de valeur à cette bénédiction que Salomon, qui, dans Proverbes 19:14, affirme que c'est Dieu seul qui donne une bonne épouse. De la même manière, si un homme est le père d'une nombreuse progéniture, qu'il reçoive cette belle bénédiction avec un cœur reconnaissant. Si l'on objecte que le Prophète, en parlant ainsi, retient les fidèles sur la terre par les séductions de la chair, et les empêche d'aspirer au ciel avec un esprit libre et sans encombrement, je réponds qu'il n'est pas surprenant de le trouver offrant à les Juifs sous la loi un avant-goût de la grâce de Dieu et de la faveur paternelle, quand on considère qu'ils étaient comme des enfants. Il l'a cependant tellement tempérée ou mélangée que cela par elle; ils pourraient s'élever dans leurs contemplations vers la vie céleste. Même de nos jours, Dieu, bien que d'une manière plus parcimonieuse, témoigne de sa faveur par des bénéfices temporels, agréablement à ce passage de la première épître de Paul à Timothée qui vient d'être cité, (1 Timothée 4:8,)
«La piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie qui est maintenant et de ce qui est à venir.»
Mais par cela, il ne jette aucun obstacle ou empêchement sur notre chemin pour nous empêcher d'élever notre esprit au ciel, mais les échelles sont plutôt érigées par ce moyen pour nous permettre de monter là-bas pas à pas. Le Prophète rappelle donc très correctement aux fidèles qu'ils reçoivent déjà du fruit de leur intégrité, quand Dieu leur donne leur nourriture, les rend heureux dans leurs femmes et leurs enfants, et daigne prendre soin de leur vie. Mais son dessein en louant la bonté actuelle de Dieu est de les animer à se hâter d'avancer avec empressement sur le chemin qui mène à leur héritage éternel. Si la félicité terrestre décrite dans ce psaume n'est pas toujours le sort des pieux, mais devrait-il parfois arriver que leur femme soit une termagante, ou fière, ou d'une morale dépravée, ou que leurs enfants soient dissolus et vagabonds, et même disgrâce sur la maison de leur père, faites-leur savoir que leur privation de la bénédiction de Dieu est due au fait qu'ils l'ont repoussée par leur propre faute. Et sûrement si chacun considère dûment ses propres vices, il reconnaîtra que les bienfaits terrestres de Dieu lui ont été à juste titre refusés.