Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 130:8
8. Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités. Ici, le psalmiste applique plus étroitement à l'Église ce qu'il a dit dans le verset précédent. Il conclut qu'il ne fait aucun doute que Dieu, qui a le pouvoir de sauver par des moyens multipliés, se montrera le libérateur du peuple qu'il a choisi. Par ces paroles, il nous enseigne que lorsque nous avons la preuve de notre adoption par Dieu, nous devons également considérer notre salut comme certain. Sa signification pourrait être expliquée plus familièrement de cette manière: quant au rachat est l'office continu de Dieu, et comme il n'est pas le rédempteur de tous les hommes sans discernement, mais seulement de son peuple élu, il n'y a aucune raison d'appréhender que le fidèle ne pas sortir de toutes les calamités; car s'il en était autrement, Dieu cesserait d'exécuter la fonction qu'il se réclame. Il répète le sentiment du verset précédent, que, pourvu qu’Israël se rapproche de Dieu en toute humilité pour demander pardon, ses péchés ne seront pas un obstacle sur la voie de Dieu qui se montre son rédempteur. Bien que le mot hébreu עון , avon, soit souvent utilisé pour punir le péché, il contient également une référence tacite au faute. Chaque fois que Dieu promet une atténuation du châtiment, il donne en même temps l'assurance qu'il pardonnera les péchés; ou plutôt en offrant aux pécheurs une réconciliation gratuite, il leur promet le pardon. D'après cet exposé, il est dit ici qu'il rachètera son Eglise, non de la captivité de Babylone, ou de la tyrannie et de l'oppression des ennemis, ou de la misère, ou, en bref, de tout autre désastre que du péché; car tant que Dieu ne pardonne pas les péchés des hommes qu'il afflige, la délivrance n'est pas à espérer. Apprenons donc de ce passage de quelle manière nous devons attendre la délivrance de toutes les calamités, ou l'ordre qu'il nous appartient d'observer en la recherchant. La rémission des péchés passe toujours en premier, sans quoi rien n'arrivera à une issue favorable. Ceux qui ne désirent que se débarrasser du châtiment sont comme des invalides idiots, insouciants de la maladie même dont ils sont atteints, pourvu que les symptômes qui leur causent des ennuis pendant un certain temps soient supprimés. Pour que Dieu puisse nous délivrer de nos misères, nous devons surtout nous efforcer d'être amenés à un état de faveur avec lui en obtenant la rémission de nos péchés. Si cela n'est pas obtenu, il ne nous servira guère de faire remettre le châtiment temporel; car cela arrive souvent même aux réprouvés eux-mêmes. C'est une délivrance vraie et substantielle, quand Dieu, en effaçant nos péchés, se montre miséricordieux envers nous. D'où, aussi, nous rassemblons, qu'ayant obtenu une fois le pardon, nous n'avons aucune raison d'avoir peur d'être exclus du libre accès et de jouir du libre exercice de la bonté et de la miséricorde de Dieu; pour se racheter de l'iniquité équivaut à modérer des punitions ou des châtiments. Cela sert d'argument pour réfuter l'invention absurde des papistes concernant les satisfactions et le purgatoire, comme si Dieu, en pardonnant la faute, réservait encore pour une fois à l'avenir l'exécution du châtiment sur le pécheur. Si l'on objecte que le Seigneur punit parfois ceux qu'il a déjà pardonnés; en réponse, j'accorde qu'il ne leur montre pas toujours, au moment même où il réconcilie les hommes avec lui-même, les gages de sa faveur, car il les châtie pour les rendre circonspects pour l'avenir, mais pendant qu'il le fait, il en attendant ne parvient pas à modérer sa rigueur. Cela ne fait cependant pas partie des satisfactions par lesquelles les papistes s'imaginent présenter à Dieu la moitié du prix de leur rédemption. Dans d'innombrables passages de l'Écriture, où Dieu promet à son peuple des bénédictions extérieures, il commence toujours par une promesse du pardon du péché. C'est donc la plus grossière ignorance de dire que Dieu ne remet pas le châtiment tant qu'ils ne l'ont pas pacifié par leurs œuvres. De plus, alors que l’intention de Dieu, en infligeant des châtiments ou châtiments aux fidèles, est de les amener à obéir plus parfaitement à sa loi, les papistes se trompent en étendant ces châtiments au-delà de la mort. Mais ce n'est pas merveilleux de les trouver entassant autant de rêves païens, voyant qu'ils n'adhèrent pas à la vraie et unique voie de réconciliation, à savoir que Dieu n'est miséricordieux qu'à ceux qui cherchent l'expiation de leurs péchés dans le sacrifice du Christ. . Il est à noter qu'il est dit de toutes les iniquités, que les pauvres pécheurs, bien qu'ils se sentent coupables à bien des égards, peuvent ne pas cesser de chérir espérons que Dieu leur sera miséricordieux.