Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 18:25
25. Avec les miséricordieux, etc. David poursuit ici le même sujet. En considérant la grâce de Dieu par laquelle il avait été délivré, il la présente comme une preuve de son intégrité et triomphe ainsi des calomnies infondées et honteuses de ses ennemis. Les hypocrites, je l'avoue, sont également habitués à agir de la même manière; car la prospérité et le succès de leurs affaires les exaltent tellement qu'ils n'ont pas honte de se vanter non seulement des hommes, mais même de Dieu. En tant que telles personnes, cependant, se moquent ouvertement de Dieu, quand, par sa longue souffrance, il les attire à la repentance, leur mauvaise et malheureuse présomption n'a aucune ressemblance avec la vantardise par laquelle nous voyons David s'encourager. Il n'abuse pas de la patience et de la miséricorde de Dieu en palliant ou en répandant un vernis spécieux sur ses iniquités, parce que Dieu les supporte; mais ayant, par les multiples aides qu'il avait reçues de Dieu, éprouvé sans aucun doute qu'il lui était miséricordieux, il les considérait à juste titre comme des témoignages évidents de la faveur divine à son égard. Et nous devons bien marquer cette différence entre les impies et les fidèles, à savoir que les premiers, ivres de prospérité, se vantent sans rougir d'être agréables à Dieu, alors qu'ils le méprisent, et plutôt sacrifient à la Fortune, et en font leur Dieu ; (419) tandis que ces derniers dans leur prospérité magnifient la grâce de Dieu, du sens profond de sa grâce avec lequel leurs consciences sont affectées. Ainsi David se vante ici que Dieu l'avait secouru à cause de la justice de sa cause. Car, en premier lieu, nous devons adapter les mots à la portée de tout le discours, et les considérer comme impliquant que Dieu, en délivrant si souvent un innocent de la mort, quand il était près de lui, a montré, en effet, qu'il est miséricordieux envers les miséricordieux et pur envers les purs. En second lieu, nous devons considérer les mots comme enseignant la doctrine générale, que Dieu ne déçoit jamais ses serviteurs, mais les traite toujours avec grâce, pourvu qu'ils attendent son aide avec douceur et patience. À cette fin, Jacob a dit, dans Genèse 30:33,
«Dieu fera que ma justice revienne sur moi.»
La portée du discours est que le peuple de Dieu doit entretenir une bonne espérance et s’encourager à pratiquer la droiture et l’intégrité, puisque chaque homme récoltera le fruit de sa propre justice.