Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 2:5
De plus, il attribue la parole à Dieu, non dans le but d'instruire ses ennemis, mais seulement pour les convaincre de leur folie; en effet, par le terme parler, il ne signifie rien d’autre qu’une manifestation de la colère de Dieu, que les impies ne perçoivent pas avant de la ressentir. Les ennemis de David pensaient que ce serait la chose la plus facile au monde pour eux de détruire celui qui, venant d'un petit berger, avait, à leur avis, (27) a présumé assumé le pouvoir souverain. La prophétie et l'onction de Samuel n'étaient, à leur avis, que de simples prétentions ridicules. Mais quand Dieu les eut enfin renversés, et installé David sur le trône, il, par cet acte, ne parla pas tant avec sa langue qu'avec sa main, pour se manifester le fondateur du royaume de David. Le psalmiste ici fait donc référence à parler par des actions, par lesquelles le Seigneur, sans prononcer un seul mot, rend manifeste son dessein. De la même manière, chaque fois qu'il défend le royaume de son Fils contre les impies, par les signes et les inflictions de sa colère, bien qu'il ne prononce pas un seul mot, il parle assez en fait pour se faire comprendre. (28) David ensuite, parlant au nom de Dieu, montre plus clairement comment ses ennemis étaient coupables de se battre méchamment contre Dieu lui-même dans la haine qu'ils portaient envers celui que Dieu avait fait roi. La somme est la suivante: les hommes méchants peuvent maintenant se conduire aussi méchamment qu'ils le souhaitent, mais ils ressentiront enfin ce que c'est que de faire la guerre au ciel. Le pronom I est également catégorique, par lequel Dieu signifie qu'il est si exalté au-dessus des hommes de ce monde, que toute la masse d'entre eux ne pourrait probablement pas obscurcir sa gloire au moindre degré. Aussi souvent que la puissance de l'homme nous paraît formidable, rappelons-nous combien elle est transcendée par la puissance de Dieu. Dans ces mots, se trouve devant nous le dessein immuable et éternel de Dieu de défendre efficacement, même jusqu'à la fin, le royaume de son Fils, dont il est le fondateur; et cela pourrait bien soutenir notre foi au milieu des tempêtes troublantes du monde. Quels que soient les complots, par conséquent, les hommes peuvent former contre elle, que cette seule considération soit suffisante pour nous satisfaire, afin qu'ils ne puissent pas rendre inefficace l'onction de Dieu. Il est fait ici mention de la montagne de Sion en termes exprès, non pas parce que David y a été oint pour la première fois, mais parce qu’enfin, au temps de Dieu, la vérité de la prophétie a été manifestée et effectivement établie par le rite solennel de sa consécration. Et bien que David, dans ces mots, ait eu égard à la promesse de Dieu, et ait rappelé l'attention de lui-même et des autres sur elle, mais, en même temps, il voulait signifier que son propre règne est saint et inséparablement lié au temple de Dieu. Mais cela s'applique plus adéquatement au royaume du Christ, que nous savons être à la fois spirituel et lié au sacerdoce, et c'est la partie principale du culte de Dieu.