Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 26:4
4. Je ne me suis pas assis avec des hommes vains. Il déclare à nouveau la très grande dissemblance qui existait entre lui et ses adversaires. Car le contraste doit toujours être observé, que les hommes méchants, par tout le mal et les méfaits qu'ils lui ont infligés, ne pourraient jamais le chasser du chemin de la rectitude. Ce verset pourrait également être joint au premier, comme pour compléter la phrase, de cette manière, que David, en se confiant en faveur de Dieu, s'était retiré des séducteurs. Les mots assis et marche, désignent partage conseil et camaraderie dans le travail, selon ce qui est dit dans le premier psaume. David nie avoir eu des relations sexuelles avec des hommes vains et trompeurs. Et certainement le meilleur remède pour nous rappeler et nous sauver de l’assemblée des méchants est de fixer nos yeux sur la bonté de Dieu; car celui qui marche dans la confiance de la protection de Dieu, remettant tous les événements à sa providence, n’imitera jamais leur tromperie. Ceux qu'il dénomme dans la première clause, hommes de vanité, il peu après les termes נעלמים, naälamim, c'est-à-dire fermé et enveloppé de ruse. (569) Car en cela consiste la vanité de la dissimulation, que les hommes trompeurs cachent dans leur cœur autre chose que ce que leur langue déclarer. Il est cependant absurde de dériver ce mot de עלם , alam, jouer, car il est déplacé ici de comparer leurs impostures au jeu des enfants. J'avoue, en effet, que ceux qui se livrent à la ruse sont des moqueurs; mais pourquoi avoir recours à une telle exposition forcée, alors qu'il est clair que la parole montre la source d'où proviennent tout mensonge et toute tromperie? Ainsi, la foi, qui regarde constamment les promesses de Dieu, s’oppose à juste titre à tous les conseils tordus et iniques dans lesquels l’incrédulité nous implique aussi souvent que nous n’attribuons pas l’honneur approprié à la tutelle de Dieu. David enseigne, par son propre exemple, que nous n'avons pas la moindre raison de craindre que notre intégrité ne fasse de nous la proie des impies, quand Dieu nous promet la sécurité sous sa main. Les enfants de Dieu, en effet, sont prudents, mais leur prudence est tout à fait différente de celle de la chair. Sous la direction et le gouvernement du Saint-Esprit, ils prennent toutes les précautions nécessaires contre les pièges, mais de manière à ne pratiquer aucune ruse.