Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 26:5
5. Je déteste l'assemblage. Le psalmiste proteste à nouveau à quel point il abhorrait les impies. Autrefois, il a nié avoir eu une quelconque communion avec eux; maintenant, il déclare encore plus explicitement qu'il a fui leur compagnie avec dégoût, car c'est le sens de la phrase, Je déteste. Il est bien vrai que les méchants sont partout haïs; mais combien peu se retirent d'eux pour ne pas imiter leurs vices! David affirme les deux; il nous dit qu'il détestait leur société, et qu'il n'avait pas de communion avec eux, d'où il paraît qu'il ne combattit pas tant avec leurs personnes qu'avec leurs mauvaises actions. Il mentionne aussi comme une autre qualification, qu'il a évité les méchants de manière à ne pas pour cela abandonner la congrégation de Dieu, ou se retirer de la compagnie de ceux avec qui il était commandé par nomination divine de s'associer. Beaucoup se trompent gravement de cette manière; imaginant quand ils verront le mal se mêler au bien, qu'ils seront infectés par la pollution, à moins qu'ils ne se retirent immédiatement de toute la congrégation. Cette précision conduisit les donatistes d'autrefois, et avant eux les Cathares et les Novatiens, à des schismes malicieux. De nos jours aussi, les anabaptistes, par vanité semblable, se sont séparés des assemblées sacrées, parce qu'ils les estimaient pas aussi libres de toute souillure qu'on aurait pu le souhaiter. De plus, les donatistes se sont fait la risée dans un certain processus, en s'accrochant avec ténacité à de simples mots. Lorsqu'une assemblée se tenait pour régler des dissensions, et qu'ils étaient invités par le président de l'assemblée, en vue de leur faire honneur, à prendre place, ils répondirent qu'ils se lèveraient, car il n'était pas permis de «s'asseoir avec les méchants." Pourquoi donc, répondit avec esprit Augustin, votre conscience vous a-t-elle permis d'entrer parmi nous? car l'un est écrit aussi bien que l'autre, Je n'entrerai pas chez les méchants, je ne m'assiérai pas non plus avec les impies. David modère donc prudemment son zèle et, tout en se séparant des impies, cesse de fréquenter le temple, comme l'exigeait le commandement divin et l'ordre prescrit dans la loi. Lorsqu'il les dénomme l'assemblée des impies, on peut incontestablement conclure que leur nombre n'était pas peu nombreux; non, il est probable qu'ils firent étalage à ce moment-là, comme s'ils étaient seuls élevés au-dessus du peuple de Dieu, et seigneurs sur eux: cependant cela n'empêcha pas David de venir comme d'habitude aux sacrifices. Le soin public, en effet, doit être utilisé pour que l'Église ne soit pas souillée par une telle méchanceté, et chaque homme devrait s'efforcer en privé, à sa place, que son négligence et la patience ne chérissent pas les désordres que ces vices occasionnent. Bien que, cependant, cette rigueur ne doive pas être exercée avec le soin qui est nécessaire, rien en cela n'empêche aucun des fidèles de rester pieusement et saintement dans la communion de l'Église. Il faut remarquer, en attendant, que ce qui retenait David, c'était sa communion avec Dieu et avec les choses sacrées.