12. Ils me rendent le mal pour le bien. David montre à nouveau que la méchanceté de ses ennemis était d'un caractère très aggravé, car non seulement ils l'ont opprimé à tort, voyant qu'il était innocent, et ne leur avaient donné aucune occasion d'offense, mais aussi parce que même ceux qui avaient reçu de lui beaucoup de plaisir et de nombreuses faveurs, le récompensaient d'une manière très étrange et ingrate. Une telle conduite honteuse blesse très gravement les sentiments des bons hommes et semble tout à fait intolérable. Mais c'est une consolation inexprimablement grande quand nous pouvons témoigner devant Dieu, que nous avons essayé par tous les moyens en notre pouvoir d'apaiser l'esprit de nos ennemis et de les plier à la douceur, bien que, malgré cela, ils soient précipités par une cruauté insatiable. en désirant notre mal; car Dieu ne laissera pas cette ingratitude barbare et brutale passer impunie. Leur cruauté s’exprime davantage quand on dit qu’ils ont essayé de priver (car il en est ainsi en hébreu homme; c'est-à-dire de le priver de confort, et de le rendre si désolé qu'il le submerge de désespoir et le détruit. David raconte ensuite certains actes de bonté qu'il leur avait fait, et qui, s'ils avaient eu le sens de l'équité et de l'humanité, auraient dû être autant de liens sacrés d'amour mutuel. Il ne dit pas qu'il les a aidés avec de l'argent ou des biens, ou qu'il a exercé par quelque autre moyen la libéralité à leur égard, car il arrive parfois que, lorsque la main est ouverte, le cœur se ferme; mais il mentionne certains signes d'amour véritable et authentique - qu'il a déploré leurs malheurs devant Dieu, et a été troublé pour eux, comme s'il avait pleuré la mort de sa mère; et enfin qu'il les ressentait et s'y intéressait comme s'ils avaient été ses propres frères. Depuis lors, il leur avait ainsi imposé de hautes obligations envers lui, de quelle ingratitude plus basse pourraient-ils être coupables que de vomir contre lui dans son adversité le poison de leur haine? En ce qui concerne le sens des mots, je prends le terme maladie, ici, pour signifier métaphoriquement tout type de trouble ou de chagrin. Le sens de David est que, aussi souvent qu’une calamité leur était arrivée, il participait à leur chagrin. Une bonne preuve de ceci est la prière qu'il dit qu'il versa dans son sein. Le sens propre de l'expression est, qu'il n'a pas prononcé ostensiblement ses prières à haute voix devant les hommes, comme beaucoup qui prétendent beaucoup plus d'affection qu'ils n'en ressentent réellement, mais qu'en priant en secret, et sans faire le monde au courant, il a montré qu'il était sincèrement et du cœur affligé en raison de leur affliction. Comme nous disons qu'un homme se réjouit dans son sein, qui est satisfait du sentiment secret et intérieur de son cœur, sans le déclarer aux autres, de même on peut dire que l'on pleure ou prie dans son propre sein, qui ne se déverse pas ses larmes et ses prières devant les hommes pour s'assurer leur faveur, mais, satisfait d'avoir Dieu seul pour témoin, cache ses émotions dans son propre cœur. Je ne nie cependant pas que dans cette manière de parler s'exprime l'attitude de celui qui prie, comme si le psalmiste avait dit, qu'il se prosterna le corps et pria la tête baissée et les bras croisés, comme les hommes dans la lourdeur ont coutume de le faire. (711) Mais cela surtout nous devons considérer comme son sens, qu'il n'y avait aucune dissimulation dans sa prière. Certains pensent qu'il y a une imprécation dans ses propos, et ils les expliquent en ce sens. Seigneur, s'il est vrai que je ne leur ai pas souhaité toute prospérité, que tout mal m'arrive: mais c'est une explication forcée. Il y a encore une autre exposition, qui a aussi peu de plausibilité; et c'est ceci: parce que je n'ai rien profité à prier pour eux, le fruit de ma prière est revenu à moi-même. Le sens, qui est plus en harmonie avec le but et aussi les paroles du prophète, est que j'ai prié pour eux tout comme je prie pour moi-même. Mais ce que j'ai déjà avancé concernant l'affection secrète du psalmiste sera, je l'espère, satisfaisant au lecteur avisé. En ce qui concerne les sac et le jeûne, il les a utilisés comme aide à la prière. Les fidèles prient même après leurs repas, et n'observent pas le jeûne tous les jours comme nécessaire pour la prière, et ne jugent pas nécessaire de mettre un sac à chaque fois qu'ils entrent en présence de Dieu. Mais nous savons que ceux qui vivaient dans les temps anciens recouraient à ces exercices lorsqu'une nécessité urgente les pressait. Au moment de la calamité ou du danger public, ils se sont tous revêtus d'un sac et se sont livrés au jeûne, afin qu'en s'humiliant devant Dieu et en reconnaissant leur culpabilité, ils puissent apaiser sa colère. De la même manière, quand quelqu'un en particulier était affligé, pour s'exciter à un plus grand sérieux dans la prière, il se revêtait d'un sac et s'engageait à jeûner, comme étant les gages de la douleur. Quand David alors, comme il nous le dit ici, a revêtu un sac, c'était comme s'il avait pris sur lui les péchés de ses ennemis, pour implorer de Dieu la miséricorde pour eux, alors qu'ils exerçaient toute leur puissance pour accomplir sa destruction. Bien que nous puissions compter le port du sac et la mise en cendres parmi le nombre des cérémonies légales, cependant l'exercice du jeûne reste en vigueur parmi nous à ce jour ainsi qu'au temps de David. Lorsque Dieu nous appelle donc à la repentance, en nous montrant des signes de son mécontentement, gardons à l'esprit que nous ne devons pas seulement le prier de la manière ordinaire, mais aussi employer les moyens propres à promouvoir notre humilité. . En conclusion, le psalmiste dit qu'il s'est comporté et a agi envers eux comme si chacun d'eux avait été son frère.

Continue après la publicité
Continue après la publicité