Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 37:28
28 Car Jéhovah aime le jugement. Ceci, il faut le remarquer, est une confirmation de la doctrine contenue dans la phrase précédente; et il est ici fait reposer sur un principe supérieur, à savoir que Dieu prend plaisir à la justice et à la vérité. L'argument semble en effet incomplet; mais comme David tient pour acquis - ce qui doit être profondément ancré dans le cœur de tous les fidèles - que le monde est dirigé par la providence de Dieu, sa conclusion est admirable. En premier lieu, donc, il faut admettre que la condition du genre humain n'est pas sous la direction du hasard, mais de la providence de Dieu, et que le monde est conduit et gouverné par son conseil: de sorte qu'il règle selon à son plaisir l'issue de toutes choses, et les contrôle par sa puissance; et, deuxièmement, à cela, il faut ajouter ce que David déclare ici, que la justice et la vérité plaisent à Dieu. D'où il s'ensuit que tous ceux qui mènent une vie droite et irréprochable parmi les hommes seront heureux, car, jouissant de la faveur de Dieu, tout doit enfin aboutir à leur égard. Mais gardons à l'esprit que la promesse dont il est question dans ce verset doit être comprise dans ce sens, que si Dieu a entrepris la préservation des pieux, ce n'est pas de les chérir continuellement dans la retraite et l'aisance, mais après il les a exercés pendant un certain temps sous la croix, enfin pour leur venir en aide: car le langage employé ici, Jéhovah n'abandonne pas ses humbles, est tacitement très emphatique. Ceux, par conséquent, qui séparent l'exercice de la patience de la faveur que Dieu accorde aux pieux dans cette vie, interprètent mal ce psaume. Au contraire, de peur que quiconque ne prononce un jugement hâtivement et imprudemment, le prophète supplie les fidèles de suspendre leur jugement, jusqu'à ce que Dieu manifeste son mécontentement après la mort des méchants, en infligeant un châtiment à leur postérité: La semence des méchants sera coupée Ceci est de la même importance que s'il avait de nouveau affirmé, que bien que les jugements de Dieu ne soient pas immédiatement exécutés sur les méchants et les impies, ils sont rien de mieux pour cela, puisque le châtiment qui leur revient à juste titre s'étendra à leurs enfants. Si donc la malédiction de Dieu ne leur est pas immédiatement infligée, il n'est pas nécessaire de nous surprendre s'il tarde un temps à manifester la faveur qu'il porte aux fidèles.