Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 42:5
5 Ô mon âme! pourquoi es-tu abattu? De là, il apparaît que David a lutté fermement contre son chagrin, de peur de céder à la tentation: mais ce que nous devons surtout observer, c'est qu'il avait connu un combat fort et amer avant d'obtenir la victoire par-dessus; ou nous pourrions plutôt dire qu'il n'en fut pas délivré après un assaut alarmant, mais qu'il fut souvent appelé à entrer dans de nouvelles scènes de conflit. Il n'est pas nécessaire de nous émerveiller qu'il soit si inquiet et abattu, puisqu'il ne pouvait discerner aucun signe de la faveur divine à son égard. Mais David se représente ici comme s'il formait deux partis opposés. Dans la mesure où, dans l'exercice de la foi, il s'est appuyé sur les promesses de Dieu, étant armé de l'Esprit d'une force invincible, il s'est mis, en opposition aux affections de sa chair, pour les retenir et les soumettre; et, en même temps, il réprimanda sa propre lâcheté et son imbécillité de cœur. De plus, bien qu'il ait mené la guerre contre le diable et le monde, il n'entre pas en conflit ouvert et direct avec eux, mais se considère plutôt comme l'ennemi contre lequel il désire principalement lutter. Et sans aucun doute, la meilleure façon de vaincre Satan est de ne pas sortir de nous-mêmes, mais de maintenir un conflit interne contre ses désirs de notre cœur. Il faut cependant remarquer que David avoue que son âme a été abattue en lui: car lorsque nos infirmités s'élèvent en grand nombre et, comme les vagues de la mer, sont prêtes à nous submerger, notre foi semble échouer, et, par conséquent, nous sommes tellement submergés par la simple peur, que nous manquons de courage et avons peur d'entrer dans le conflit. Chaque fois qu'un tel état d'indifférence et de timidité s'emparera de nous, souvenons-nous, que gouverner et soumettre les désirs de leur cœur, et surtout lutter contre les sentiments de méfiance qui sont naturels à tous, est un conflit auquel les pieux ne sont pas rarement appelés. Mais ici, il y a deux maux spécifiés, qui, même en apparence différents, assaillent pourtant nos cœurs en même temps; l'un est découragement, et l'autre inquiétude Quand nous sommes assez abattus, nous ne sommes pas libre d'un sentiment d'inquiétude, qui nous conduit à murmurer et à se plaindre. Le remède aux deux s’ajoute ici, espoir en Dieu, qui seul inspire notre esprit, en premier lieu, avec confiance au milieu des plus grands troubles ; et, deuxièmement, par l'exercice de la patience, les préserve en paix. Dans ce qui suit, David exprime très bien la puissance et la nature de l'espérance par ces mots, Je le louerai encore; car elle a pour effet d'élever nos pensées à la contemplation de la grâce de Dieu, lorsqu'elle est cachée à notre vue. Par le terme encore, il avoue que pour le présent, et en ce qui concerne les louanges de Dieu, sa bouche est arrêtée, car il est opprimé et tais-toi de tous côtés. Ceci, cependant, ne l'empêche pas d'étendre son espoir à une période future lointaine; et, pour échapper à son chagrin actuel, et, pour ainsi dire, sortir de sa portée, il se promet ce qu'il ne semblait pas encore obtenir. Ce n'est pas non plus une attente imaginaire produite par un esprit fantaisiste; mais, s'appuyant sur les promesses de Dieu, non seulement il s'encourage à nourrir une bonne espérance, mais il se promet aussi une certaine délivrance. Nous ne pouvons être des témoins compétents auprès de nos frères de la grâce de Dieu que lorsque, en premier lieu, nous en avons rendu témoignage à notre cœur. Ce qui suit, Les aides de son visage, peuvent être exposées différemment. Les commentateurs, pour la plupart des arts, fournissent le mot pour: afin que, selon ce point de vue, David exprime ici la matière ou la cause de l'action de grâce - que pourtant il rendrait louange ou remerciait Dieu pour l'aide de son visage J'admets volontiers cette interprétation. En même temps, le sens ne sera pas inapproprié si nous lisons les termes séparément, ainsi: les aides ou les salutations viennent du visage de Dieu; car dès qu'il est content de regarder son peuple, il le met en sécurité. Le visage de Dieu est pris pour la manifestation de sa faveur. Son visage nous paraît alors serein et gracieux; comme, au contraire, l'adversité, comme les nuages intermédiaires, assombrit ou obscurcit son aspect bénin.