Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 55:16
16 J'invoquerai Dieu. En traduisant ce verset, j'ai retenu le futur du verbe, car le psalmiste ne se réfère pas à quelque chose de déjà fait, mais s'excite plutôt au devoir de prière, et à l'exercice de l'espérance et confiance. Bien qu'il n'y ait pas eu de méthode d'évasion apparente et qu'il se soit tenu au bord de la destruction immédiate, il déclare sa résolution de continuer dans la prière et exprime son assurance que cela réussirait. Dans le verset qui suit, il s'engage plus particulièrement à faire preuve de persévérance dans la prière. Il ne se contente pas de dire qu'il priera, car beaucoup le font de manière superficielle et se lassent bientôt de l'exercice; mais il se résout à faire preuve d'assiduité et de véhémence. D'après la mention particulière qu'il fait de soir, matin, et midi, nous sommes laissés à déduire que ce doivent avoir été les heures déclarées de prière parmi les pieux à cette période. Des sacrifices étaient offerts chaque jour le matin et le soir du temple, et par là on leur enseignait à s'engager en privé dans la prière dans leurs propres maisons. À midi également, il était d'usage d'offrir des sacrifices supplémentaires. Comme nous sommes naturellement indisposés pour le devoir de prière, il y a un risque que nous devenions négligents et que nous l'omettions graduellement complètement, à moins que nous ne nous limitions à une certaine règle. En fixant des heures fixes particulières à observer pour son culte, il ne peut y avoir de doute que Dieu avait respect pour l'infirmité de notre nature, et le même principe devrait être appliqué au secret comme aux services publics de dévotion, comme il ressort du passage maintenant devant nous, et de l'exemple de Daniel, (Daniel 9:3.) Les sacrifices ne sont plus à observer dans l'Église, mais comme il reste la même indisposition sur notre part du devoir, et un besoin égal d'incitations pour le surmonter, nous devons encore nous prescrire certaines heures à observer dans la prière. Il ajoute qu'il pleurerait à haute voix, pour désigner la véhémence de supplication, sous le chagrin et l'angoisse de l'esprit auxquels il était soumis. Il laisse entendre qu'aucune extrémité des troubles actuels ne l'empêcherait de diriger sa plainte vers Dieu et de nourrir un espoir confiant de délivrance.