Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 55:9
9. Détruire, (303) O Seigneur; et divisez leur langue Ayant maintenant composé, pour ainsi dire, son esprit, il reprend l'exercice de la prière. S'il s'était livré plus longtemps à la tension de la plainte, il aurait pu donner sa sanction à la folie de ceux qui se font plus de mal que de bien par l'usage excessif de cette espèce stérile de confort. Il y aura parfois échapper de la bouche d'un saint, quand il prie, des exclamations de plainte qui ne peuvent être entièrement justifiées, mais il se remémore bientôt l'exercice de la supplication croyante. Dans l'expression, divisent leur langue, il semble une allusion au jugement qui est tombé sur les bâtisseurs de Babel, (Genèse 31:7.) Il veut dire en général prier pour que Dieu rompe leurs confédérations criminelles et distraire leurs conseils impies, mais évidemment avec une référence indirecte à cette preuve mémorable que Dieu a donnée de son pouvoir de contrecarrer les desseins de les méchants en confondant leur communication. C'est ainsi qu'à ce jour il affaiblit les ennemis de l'Église et les divise en factions, par la force des animosités mutuelles, des rivalités et des désaccords d'opinion. Pour son propre encouragement dans la prière, le psalmiste continue à insister sur la méchanceté et la malignité de ses adversaires, ceci étant une vérité qu'il ne faut jamais perdre de vue, qu'à mesure que les hommes grandissent dans le péché, on peut prévoir que le divin des jugements sont sur le point de leur succéder. De la licence effrénée qui prévaut parmi eux, il se réconforte avec la réflexion que la délivrance de Dieu ne peut être très éloignée; car il visite les orgueilleux, mais donne plus de grâce aux humbles. Avant de commencer à prier pour des jugements divins contre eux, il disait qu'il avait pleinement connaissance de leur caractère mauvais et injurieux. Les interprètes ont dépensé un degré inutile de travail pour déterminer si la ville dont il est question ici était celle de Jérusalem ou de Keilah, car David par ce terme semblerait simplement désigner la prévalence ouverte et publique de la criminalité dans le pays. La ville s'oppose aux endroits plus cachés et obscurs, et il insinue que les conflits se pratiquaient avec une publicité sans faille. En admettant que la ville signifiait était la métropole du royaume, ce n'est pas une raison pour laquelle nous ne devrions pas supposer que le psalmiste avait à ses yeux l'état général du pays; mais le terme est, à mon avis, évidemment employé dans un sens indéfini, pour indiquer que la méchanceté qui est généralement commise en secret était à ce moment-là perpétrée ouvertement et publiquement. C'est avec la même vision de marquer le caractère aggravé de la méchanceté alors régnant dans la nation, qu'il décrit leurs crimes comme se promenant sur les murs, en veillant sur eux, pour ainsi dire. Les murs sont censés protéger une ville de la rapine et de l'incursion, mais il se plaint que cet ordre de choses a été inversé - que la ville, au lieu d'être entourée de fortifications, était en proie à des conflits et à l'oppression, ou que ceux-ci avaient la possession des murs, et est allé à leur sujet. (304) J'ai déjà commenté ailleurs les mots און, aven, et עמל, amal. En annonçant que la méchanceté était au milieu de la ville et tromperie et ruse dans ses rues, il pointe vers la véritable source des crimes en cours; tout comme il fallait s'attendre à ce que ceux qui étaient intérieurement corrompus, et livrés à de tels artifices malicieux, se livreraient à la violence et à la persécution des pauvres et des sans défense. En général, il doit être considéré comme annonçant dans ce passage les confusions déplorables qui ont marqué le gouvernement de Saül, lorsque la justice et l'ordre étaient en quelque sorte bannis du royaume. Et que sa description soit destinée à s'appliquer à une ville ou à plusieurs, les choses avaient sûrement atteint une crise dramatique dans une nation professant la vraie religion, lorsqu'une de leurs villes était ainsi devenue un repaire de voleurs. On peut remarquer aussi que David, en dénonçant une malédiction, comme il le fait dans le psaume devant nous, sur les villes de cette description, a été manifestement confirmé par ce qui a dû être le jugement du Saint-Esprit contre elles.