5. Car dans la mort, il n'y a pas de souvenir de toi. Après que Dieu nous a accordé toutes choses gratuitement, il n'a besoin de rien en retour, mais d'un souvenir reconnaissant de ses bienfaits. Il est fait référence à cette gratitude lorsque David dit que il n'y aura pas de souvenir de Dieu dans la mort, ni aucune célébration de sa louange dans la tombe Son sens est, que si, par la grâce de Dieu, il est délivré de la mort, il en sera reconnaissant et le gardera en souvenir. Et il déplore que s'il devait être éloigné du monde, il serait privé du pouvoir et de l'opportunité de manifester sa gratitude, car dans ce cas il ne se mêlerait plus dans la société des hommes, là pour féliciter ou célébrer la nom de Dieu. De ce passage, certains concluent que les morts n'ont aucun sentiment, et qu'il est entièrement éteint en eux; mais c'est une inférence irréfléchie et injustifiée, car on ne traite ici que de la célébration mutuelle de la grâce de Dieu, dans laquelle les hommes s'engagent tout en continuant dans la terre des vivants. Nous savons que nous sommes placés sur la terre pour louer Dieu avec un seul esprit et une seule bouche, et que c'est la fin de notre vie. La mort, il est vrai, met fin à de telles louanges; mais il ne s'ensuit pas que les âmes des fidèles, une fois dépouillées de leur corps, soient privées de compréhension ou touchées sans affection envers Dieu. Il faut également considérer que, dans le cas présent, David redoutait le jugement de Dieu si la mort lui arrivait, et cela le rendit muet quant à chanter les louanges de Dieu. Ce n'est que la bonté de Dieu que nous éprouvons sensiblement qui nous ouvre la bouche pour célébrer sa louange; et chaque fois que, par conséquent, la joie et l'allégresse sont enlevées, les louanges doivent aussi cesser. Il n'est donc pas merveilleux que la colère de Dieu, qui nous accable de la crainte de la destruction éternelle, éteigne en nous les louanges de Dieu.

De ce passage, on nous fournit la solution d'une autre question, pourquoi David redoutait tant la mort, comme s'il n'y avait rien à espérer au-delà de ce monde. Les savants comptent trois raisons pour lesquelles les pères sous la loi étaient tellement tenus en esclavage par la peur de la mort. La première est que la grâce de Dieu, n'étant pas alors manifestée par la venue du Christ, les promesses, qui étaient obscures, ne leur ont donné qu'une légère connaissance de la vie à venir. La seconde est que la vie présente, dans laquelle Dieu nous traite en tant que Père, est en elle-même désirable. Et le troisième, parce qu'ils craignaient qu'après leur décès, un changement au pire ne se produise dans la religion. Mais pour moi, ces raisons ne me paraissent pas suffisamment solides. L’esprit de David n’était pas toujours occupé par la peur qu’il ressentait maintenant; et quand il vint mourir, plein de jours et las de cette vie, il livra calmement son âme dans le sein de Dieu. La deuxième raison s’applique également à nous aujourd’hui, comme aux anciens pères, dans la mesure où l’amour paternel de Dieu brille à notre égard aussi même dans cette vie, et avec des preuves bien plus illustres que sous l’ancienne dispense. Mais, comme je viens de l'observer, je considère cette plainte de David comme incluant quelque chose de différent, à savoir, que sentir la main de Dieu être contre lui et connaître sa haine du péché, (87) il est submergé de peur et impliqué dans la détresse la plus profonde. On peut dire la même chose d'Ézéchias, dans la mesure où il n'a pas simplement prié pour être délivré de la mort, mais de la colère de Dieu, qu'il ressentait comme très horrible, (Ésaïe 38:3.)

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