Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 71:1
1. En toi, ô Jéhovah! dois-je mettre ma confiance. On a pensé que l'occasion de la composition de ce psaume était la conspiration d'Absalom; et la référence particulière que David fait à sa vieillesse rend cette conjecture non improbable. Comme lorsque nous nous approchons de Dieu, c'est la foi seule qui nous ouvre la voie, David, pour obtenir ce qu'il cherchait, proteste, selon sa manière habituelle, qu'il ne déverse pas sur le trône de la grâce des prières hypocrites, mais se rend à Dieu avec sincérité de cœur, pleinement convaincu que son salut est déposé entre la main divine. L'homme dont l'esprit est en constante fluctuation, et dont l'espoir est divisé en étant tourné dans des directions différentes, dans chacune desquelles il cherche la délivrance, ou qui, sous l'influence de la peur, se dispute avec lui-même, ou qui obstinément refuse l'assistance divine, ou qui s'inquiète et cède à l'impatience inquiète, est indigne d'être secouru par Dieu. La particule לעולם, leolam, à la fin du premier verset, que nous avons traduit pour jamais, admet un double sens, comme je l'ai montré sur Psaume 31:1. Ou bien cela implique tacitement un contraste entre les calamités actuelles de David et l'heureuse issue qu'il anticipait; comme s'il avait dit: Seigneur, je suis actuellement couché dans la poussière comme un confondu; mais le temps viendra où tu m'accorderas la délivrance. Ou ne pas avoir honte à jamais, signifie ne jamais avoir honte. Comme ces versets correspondent presque au début du 31e psaume, je me réfère à cet endroit pour ces remarques explicatives que j'omets ici exprès, ne souhaitant pas taxer la patience de mes lecteurs par des répétitions inutiles.
Dans ces mots du troisième verset, dans lesquels je peux à tout moment entrer, qui ne se trouvent pas dans l'autre psaume, David prie brièvement qu'il puisse ayez un accès si prêt et facile à Dieu pour le secours, que de trouver en lui un refuge sûr chaque fois que menacé par un danger immédiat. Seigneur! comme s'il avait dit, laisse-moi toujours trouver un secours prêt en toi, et tu me rejoins avec un sourire de bienveillance et de grâce, quand je me mets à toi. L'expression qui suit, Tu as donné le commandement de me sauver, est résolue par certains interprètes dans l'humeur optative; comme si David demandait qu'il soit confié à la tutelle des anges. Mais il vaut mieux conserver le passé du verbe, et le comprendre comme s'encourageant, à partir de son expérience d'autrefois, à espérer une issue heureuse à ses calamités présentes. Il n'est pas non plus nécessaire de limiter aux anges le verbe, tu as donné le commandement. Dieu, sans aucun doute, les emploie à défendre son peuple; mais comme il possède d'innombrables façons de les sauver, l'expression, je le conçois, est utilisée indéfiniment, pour nous enseigner qu'il donne le commandement concernant le salut de ses serviteurs, selon qu'il a l'intention, chaque fois qu'il donne quelque signe manifeste de son faveur envers eux dans sa providence; et ce qu'il a déterminé dans son esprit, il l'exécute tantôt par son seul signe de tête, tantôt par l'instrumentalité d'hommes ou d'autres créatures. Pendant ce temps, David intimerait que telle est la puissance tout-suffisante de Dieu intrinsèquement considérée, que sans avoir recours à aucune aide étrangère, son commandement seul est amplement suffisant pour effectuer notre salut.