6. Car les exaltations ne viennent ni de l'est ni de l'ouest. (258) Le prophète fournit ici un remède admirable pour corriger l'orgueil, quand il nous enseigne que la promotion ou l'avancement ne procède pas de la terre mais de Dieu seul. Ce qui aveugle le plus souvent les yeux des hommes, c'est leur regard à droite et à gauche, et leur rassemblement de toutes parts des richesses et autres ressources, qui, fortifiés avec ceux-ci, peuvent être en mesure de satisfaire leurs désirs et convoitises. Le prophète affirme donc qu'en ne s'élevant pas au-dessus du monde, ils travaillent sous une grande erreur, puisque c'est Dieu seul qui a le pouvoir d'exalter et d'abaisser. «Cela», peut-on dire, «semble être en contradiction avec l'expérience commune, étant donné que la majorité des hommes qui atteignent les plus hauts degrés d'honneur, doivent leur élévation soit à leur propre politique et à leurs sournoiseries, ou à la faveur et à la partialité populaires, ou à d'autres moyens de nature terrestre. Ce qui est avancé comme raison de cette affirmation, Dieu est juge, semble également insatisfaisant. " Je réponds que, bien que beaucoup atteignent des postes élevés, soit par des arts illégaux, soit à l'aide d'instruments matériels, cela n'arrive pas par hasard; ces personnes étant avancées à leur position élevée par le dessein secret de Dieu, afin qu'il puisse les disperser aussitôt comme des déchets ou des balles. Le prophète n'attribue pas simplement le jugement à Dieu. Il définit aussi de quel genre de jugement il s'agit, affirmant qu'il consiste en ceci, qu'en abattant un homme et en élevant un autre à la dignité, il ordonne les affaires du genre humain comme il lui semble bon. J'ai déclaré que la considération de ceci est le moyen par lequel les esprits hautains sont le plus efficacement humiliés; car la raison pour laquelle les hommes du monde ont l'audace d'essayer tout ce qui leur vient à l'esprit est, parce qu'ils conçoivent Dieu comme enfermé dans le ciel, et ne pensent pas qu'ils sont retenus par sa providence secrète. Bref, ils le dépouilleraient de tout pouvoir souverain, afin de trouver une voie libre et sans entrave pour satisfaire leurs convoitises. Pour nous apprendre donc, avec modération et humilité, à rester satisfait de notre propre condition, le psalmiste définit clairement en quoi consiste le jugement de Dieu, ou l'ordre qu'il observe dans le gouvernement du monde, en nous disant qu'il appartient à lui seul pour exalter ou abaisser ceux des hommes qui lui plaisent.

Il s'ensuit que tous ceux qui, déployant les ailes de leur vanité, aspirent à toute sorte d'exaltation, sans aucun égard ni dépendance de Dieu, sont tenus de le voler autant qu'en eux se trouvent sa prérogative et sa puissance. Cela ressort très clairement, non seulement de leurs conseils frénétiques, mais aussi des vantardises blasphématoires auxquelles ils se livrent, disant: Qui me gênera? Qu'est-ce qui me résistera? comme si, pour ainsi dire! ce n'était pas une chose facile pour Dieu, avec son seul signe de tête, de jeter tout à coup mille obstacles sur leur chemin, avec lesquels rendre inefficaces tous leurs efforts. De même que les hommes du monde, par leur endurance insensée et leurs dispositifs pervers, sont chargés d'essayer de dépouiller Dieu de sa dignité royale, de même chaque fois que nous sommes consternés par leurs menaces, nous sommes coupables de fixer méchamment des limites à la souveraineté et au pouvoir de Dieu. Si, chaque fois que nous entendons le vent souffler avec un degré de violence, (259) nous sommes aussi effrayés que si nous étions frappés par un coup de foudre venu du ciel, l'extrême promptitude à être jeté dans un état de consternation montre manifestement que nous ne comprenons pas encore complètement la nature de ce gouvernement que Dieu exerce sur le monde. Nous aurions honte sans doute de lui voler le titre de juge; oui, il n'y a presque aucun individu qui ne reculerait d'horreur à la pensée d'un si grand blasphème; et pourtant, lorsque notre compréhension naturelle nous a extorqué la confession qu'il est le juge et le chef suprême du monde, nous le concevons comme ne détenant qu'une sorte de souveraineté inactive, que je ne sais comment caractériser, comme s'il n'a pas gouverné l'humanité par sa puissance et sa sagesse. Mais l'homme qui croit que c'est un principe établi que Dieu dispose de tous les hommes comme il semble bon à ses yeux, et façonne à chaque homme sa condition dans ce monde, ne s'arrêtera pas aux moyens terrestres: il regardera au-delà de ceux-ci pour Dieu. L'amélioration qui devrait être apportée à cette doctrine est que les pieux doivent se soumettre entièrement à Dieu et se garder d'être élevés avec une vaine confiance. Quand ils voient l'impie devenir fier, qu'il n'hésite pas à mépriser sa présomption insensée et infatuée. Encore une fois, bien que Dieu ait dans sa propre main le pouvoir et l'autorité souverains, de sorte qu'il puisse faire tout ce qu'il veut, il est pourtant appelé juge, pour nous apprendre que il gouverne les affaires de l'humanité avec la plus parfaite équité. D'où il suit, que tout homme qui s'abstient d'infliger des blessures et de commettre des actes de méfait, peut, lorsqu'il est blessé et traité injustement, se rendre au siège du jugement de Dieu.

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