26. Il a fait souffler un vent d'est dans le ciel. Nous avons raconté ici comment Dieu a accordé la demande de son peuple. Cela n'implique pas qu'il considérait favorablement leurs désirs inquiets, mais qu'il montrait par l'effet qu'il était en son pouvoir de faire ce qu'ils croyaient impossible pour lui d'accomplir. À partir de là, nous pouvons percevoir à quel point certains exposants joignent ici de manière injuste la chair et la manne. La raison pour laquelle la chair a été donnée était totalement différente de celle pour laquelle la manne a été donnée. Dieu, en donnant la manne, a rempli la fonction d'un père; mais par la chair, il satisfait leurs désirs gloutons, afin que leur avidité même à la dévorer puisse les étouffer. Il n'aurait pas été difficile pour Dieu d'avoir créé des cailles au milieu du désert; mais il choisit plutôt de les amener par la force des vents, pour enseigner aux Israélites que tous les éléments obéissent à son commandement, et que la distance des lieux ne peut empêcher sa puissance de pénétrer immédiatement de l'est jusqu'à l'ouest. (334) Que les non-croyants ont donc reçu une preuve incontestable du pouvoir de Dieu, dont ils avaient détourné de manière maligne, en voyant tous les éléments de la nature prêts à obéir et à exécuter promptement tout ce qu'il a commandé. D'ailleurs, il a sans doute soulevé les vents selon la situation du camp, bien qu'il lui eût été facile, sans aucun moyen, de leur présenter de la chair. Il est dit que ils ont bien mangé et ont été remplis, non seulement pour dire que Dieu leur a apporté une grande quantité d'oiseaux, avec lesquels leurs ventres pourraient être remplis Jusqu'au bout; mais aussi que c'était la convoitise ingouvernable qui les poussait à demander de la chair, et non une sollicitude pour avoir des provisions pour vivre. On a dit plus haut que la manne leur avait été donnée dans la plus grande abondance, mais ici il s'agit expressément de censurer leur gourmandise, dans laquelle ils ont donné la preuve manifeste de leur appétit débridé. Dieu promet, dans Psaume 145:19, comme un privilège particulier à ceux qui le craignent, qu '«il réalisera leur désir»; mais c'est d'une manière différente qu'on dit ici qu'il a cédé aux désirs pervers du peuple, qui avait rejeté toute peur de lui; car ce que sa faveur et sa bonté de cœur l'auraient amené à refuser, il les accorda maintenant dans sa colère. C'est un exemple bien digne de notre attention, que nous ne pouvons pas nous plaindre si nos désirs sont désapprouvés et traversés par la providence secrète de Dieu lorsqu'ils dépassent les limites. Dieu nous écoute donc vraiment, quand, au lieu de céder à nos folles inclinations, il règle sa bienfaisance selon la mesure de notre bien-être; de même qu'en prodiguant aux méchants plus qu'il ne leur est bon, on ne peut dire à proprement parler qu'il les entend: il les charge plutôt d'un fardeau mortel, qui sert à les jeter tête baissée dans la destruction.

Continue après la publicité
Continue après la publicité