Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 83:1
1 Ô Dieu! ne garde pas ta paix. Il est très généralement admis parmi les commentateurs que ce psaume a été composé sous le règne du roi Josaphat; et dans cette opinion je partage volontiers. Ce roi pieux, comme on le sait, a dû s'engager dans des guerres terribles contre une multitude d'ennemis. Bien que les Ammonites et les Moabites aient été à l'origine de la guerre principale dans laquelle il était engagé, ils ont néanmoins rassemblé des forces non seulement de Syrie, mais aussi de pays lointains, et les troupes ainsi rassemblées ont presque submergé la Judée avec leur multitude. Il semblerait alors, de la longue liste d'ennemis, ici énumérés, qui avaient conspiré ensemble pour détruire le peuple de Dieu, que la conjecture est bien fondée qui renvoie la composition de ce psaume à cette occasion; (430) et l'histoire sacrée nous apprend que l'un des Lévites, sous l'influence de l'Esprit de prophétie, a donné au roi l'assurance de la victoire, (431) et que les Lévites chantaient devant le Seigneur. Au milieu de si grands dangers, la nation entière, ainsi que le saint roi, ont dû être impliqués dans la plus profonde détresse; et, en conséquence, nous avons ici une prière pleine de sérieux et de sollicitude. Ces sentiments ont incité la répétition des mots qui se produisent dans l'ouverture même du psaume, Ne retiens pas ta paix, Ne garde pas le silence, ne reste pas tranquille Par cela, le les fidèles diraient que si Dieu avait l'intention de les secourir, il lui appartenait de se hâter, sinon l'occasion de le faire serait perdue. Il est incontestablement de notre devoir d'attendre patiemment quand Dieu retarde à tout moment son aide; mais, par condescendance à notre infirmité, il nous permet de le supplier de se hâter. Ce que j'ai rendu, ne garde pas le silence avec toi-même, est littéralement ne garde pas le silence pour toi-même, que certains traduisent par la paraphrase, Ne vous taisez pas à votre propre cause, - une exposition trop raffinée pour être plus particulièrement remarquée. Cette forme d'expression équivaut à dire, Ne vous retenez pas. Peut-être que la particule est ici superflue, comme elle l'est dans de nombreux autres endroits.