Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 9:12
12. Pour avoir besoin de sang. Dans l'original, il s'agit de bloods, au pluriel et, par conséquent, du parent qui suit immédiatement après, Et se souvient que ELLES, peut très bien être renvoyé à ce mot de cette manière, Il a besoin de sang et se souvient d'eux. Mais comme il est assez courant en hébreu d'inverser l'ordre de l'antécédent et du relatif, et de mettre them avant le mot auquel il se réfère, (176) certains l'expliquent des pauvres, ainsi: En demandant du sang, il s'est souvenu d'eux, à savoir les pauvres, dont il parle un peu après. Quant à la somme et à la substance de la question, il importe peu de savoir de quelle manière nous expliquons le relatif; mais la première est, à mon avis, l'explication la plus naturelle. Il y a ici une répétition de ce que le psalmiste avait dit un peu plus tôt, à savoir que nous devons surtout considérer la puissance de Dieu, telle qu'elle se manifeste dans la miséricorde qu'il exerce envers ses serviteurs, qui sont injustement persécutés par des hommes méchants. Parmi les nombreuses œuvres de Dieu, il en choisit une qu'il loue particulièrement digne d'être rappelée, à savoir son œuvre pour délivrer les pauvres de la mort. Dieu les laisse parfois dans sa sainte providence pour être persécutés par les hommes; mais enfin il se venger des torts qui leur sont infligés. Les mots que David utilise dénotent un acte continu; mais je ne doute pas qu'il ait l'intention, d'après ces exemples, qu'il a relatés dans la partie précédente du psaume, d'amener les hommes à reconnaître que Dieu a besoin de sang innocent et se souvient du cri de son peuple.
Il insiste à nouveau sur ce que j'ai dit précédemment, à savoir que Dieu ne met pas toujours un terme aux blessures aussi rapidement que nous le souhaiterions, ni ne rompt les tentatives des méchants au début, mais retient et retarde plutôt son aide, afin qu'elle puisse semble que nous lui criions en vain, vérité qu'il est important pour nous de comprendre; car si nous mesurons l'aide de Dieu selon nos sens, notre courage nous manquera à jamais, et à la fin notre espérance sera entièrement éteinte, et fera place au découragement et au désespoir. Nous lui souhaiterions avec tendresse, comme je l'ai dit, d'étendre sa main à distance et de repousser les troubles qu'il voit préparés pour nous; pourtant il semble ne pas y faire attention et n'empêche pas le sang des innocents de couler. Que cette considération consolatrice nous soutienne cependant, qu'il montrera enfin à quel point notre sang était précieux à ses yeux. Si l'on objecte que l'aide de Dieu arrive trop tard, après que nous ayons enduré toutes les calamités, je réponds, Dieu ne tarde pas à intervenir plus qu'il ne sait qu'il est avantageux pour nous d'être humilié sous la croix, et s'il choisit plutôt se venger après avoir subi un outrage, que de nous aider avant l'infliction du mal, ce n'est pas parce qu'il n'est pas toujours disposé et prêt à nous secourir; mais parce qu'il sait que ce n'est pas toujours le moment propice pour manifester sa grâce. À propos, c'est une preuve frappante, non seulement de son amour paternel envers nous, mais de l'immortalité bénie qui est la part de tous les enfants de Dieu, qu'il a soin d'eux même après leur mort. Était-il toujours par sa grâce pour empêcher l'affliction de nous arriver, qui est-il parmi nous qui ne serait pas entièrement attaché à la vie présente? Cependant, quand il vengera notre mort, il en ressort que, bien que morts, nous restons encore vivants en sa présence. Car il ne tient pas, à la manière des hommes, en estimation la mémoire de ceux qu'il n'a pas pu préserver vivants, (177) mais il montre en fait qu'il chérit dans son sein, et donne la protection à ceux qui semblent ne plus être, les regardant selon la chair. Et c'est la raison pour laquelle David dit qu'il se souvient du sang quand il en a besoin; car bien qu'il ne puisse pas pour l'instant délivrer ses serviteurs des épées des méchants, il ne subit pas leur meurtre pour rester impuni. Dans le même but est la dernière clause Il n'oublie pas le cri de l'affligé Dieu ne peut pas montrer, en accordant une délivrance ou un soulagement instantanés, qu'il prête une oreille immédiate aux plaintes de ses serviteurs; mais enfin il prouve sans réponse qu'il les a considérés. Une mention expresse est faite de pleurer, pour encourager tous ceux qui désirent faire l'expérience de Dieu comme leur libérateur et protecteur, à lui diriger leurs souhaits, leurs gémissements et leurs prières.