Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 91:15
15. Il fera appel à moi. Il montre maintenant plus clairement ce que signifiait faire confiance à Dieu ou placer notre amour et notre plaisir en lui. Car cette affection et ce désir qui sont produits par la foi, nous poussent à invoquer son nom. Ceci est une autre preuve à l'appui de la vérité, que j'ai eu l'occasion d'évoquer autrefois, que la prière est correctement fondée sur la parole de Dieu. Nous ne sommes pas libres, dans ce domaine, de suivre les suggestions de notre propre esprit ou de notre volonté, mais ne devons chercher Dieu que dans la mesure où il nous a invités en premier lieu à l'approcher. Le contexte peut aussi nous enseigner que la foi n'est ni oisive ni inopérante, et que l'un des tests par lesquels nous devrions essayer ceux qui recherchent les délivrances divines est de savoir s'ils ont recours à Dieu d'une manière correcte. On nous enseigne la leçon supplémentaire, que les croyants ne seront jamais exempts de troubles et d'embarras. Dieu ne leur promet pas une vie de confort et de luxe, mais la délivrance de leurs tribulations. Il est fait mention de sa glorifiant eux, laissant entendre que la délivrance que Dieu étend, et dont il a été question dans ce psaume, n’est pas de nature temporaire, mais aboutira enfin à leur avancement vers le bonheur parfait. Il met beaucoup d'honneur sur eux dans le monde et se glorifie en eux ostensiblement, mais ce n'est qu'à la fin de leur cours qu'il leur donne un terrain de triomphe. Il peut sembler étrange que la durée des jours soit mentionnée dans le dernier verset comme il leur a été promis, car de nombreux membres du peuple du Seigneur sont bientôt retirés du monde. Mais je peux répéter une observation qui a été faite ailleurs, que ces bénédictions divines qui sont promises en relation avec le monde en voie de disparition ne doivent pas être considérées comme réparées dans un sens universel et absolu, ou accomplies en tout selon un ensemble. et règle d'égalité. (583) La richesse et les autres conforts du monde doivent être considérés comme offrant une certaine expérience de la faveur ou de la bonté divine, mais il ne s'ensuit pas que les pauvres sont des objets de le déplaisir divin; la solidité du corps et la bonne santé sont des bénédictions de Dieu, mais nous ne devons pas concevoir pour cela qu'il considère avec désapprobation les faibles et les infirmes. La longue vie doit être classée parmi les avantages de ce genre, et serait accordée par Dieu à tous ses enfants, si ce n'était pour leur avantage qu'ils devraient être retirés tôt du monde. (584) Ils sont plus satisfaits de la courte période pendant laquelle ils vivent que les méchants, même si leur vie devrait être prolongée de milliers d'années. L'expression ne peut pas s'appliquer aux méchants, qu'ils sont satisfaits de la durée des jours; quelle que soit la durée de leur vie, la soif de leurs désirs continue à être étanchée. C'est la vie, et rien de plus, dans laquelle ils s'émeuvent avec tant d'empressement; on ne peut pas non plus dire qu’ils ont joui un seul instant de cette faveur et de cette bonté Divines qui seules peuvent communiquer la vraie satisfaction. Le psalmiste pourrait donc avec honnêteté le déclarer comme un privilège appartenant particulièrement au peuple du Seigneur, à savoir qu’ils sont satisfaits de la vie. Le mandat bref est estimé par eux comme suffisant, abondamment suffisant. En outre, la longévité ne doit jamais être comparée à l'éternité. Le salut de Dieu s'étend bien au-delà des limites étroites de l'existence terrestre; et c'est à cela, que nous vivions ou que nous venions mourir, que nous devrions principalement regarder. C'est avec une telle vision que le psalmiste, après avoir énoncé tous les autres bienfaits que Dieu accorde, ajoute ceci comme une dernière clause, que lorsqu'il les a suivis avec sa bonté paternelle tout au long de leur vie, il leur montre enfin son salut.