Commentaire Biblique de Jean Calvin
Romains 11:22
22. Voir alors, etc. En posant le cas sous leurs yeux, il est plus clair et confirme pleinement le fait - que les Gentils n'avaient aucune raison d'être fiers. Ils ont vu dans les Juifs un exemple de la sévérité de Dieu, qui aurait dû les terrifier; tandis qu'en eux-mêmes ils avaient une preuve de sa grâce et de sa bonté, par laquelle ils auraient dû être stimulés à la gratitude seulement et à exalter le Seigneur et non pas eux-mêmes. Les mots importent la même chose, comme s'il avait dit: «Si tu te réjouis de leur calamité, pense d'abord à ce que tu as été; car la même sévérité de Dieu se serait emparée de toi si tu n'avais pas été délivré par sa faveur gratuite: alors considère ce que tu es encore maintenant; car le salut ne vous restera pas, si vous ne reconnaissez humblement la miséricorde de Dieu; car si tu t'oublies et que tu exultes avec arrogance, la ruine dans laquelle ils sont tombés t'attend: il ne te suffit pas en effet d'avoir embrassé une fois la faveur de Dieu, à moins que tu ne suives son appel tout au long de ta vie. " En effet, ceux qui ont été illuminés par le Seigneur doivent toujours penser à la persévérance; car ils ne continuent pas dans la bonté de Dieu, qui, ayant pour un temps répondu à l'appel de Dieu, commencent enfin à détester le royaume des cieux, et ainsi par leur ingratitude méritent à juste titre d'être aveuglés de nouveau.
Mais il ne s'adresse pas à chacun des pieux à part, comme nous l'avons déjà dit, mais il fait une comparaison entre les Gentils et les Juifs. Il est en effet vrai que chaque individu parmi les Juifs reçut la récompense due à sa propre incrédulité, quand ils furent bannis du royaume de Dieu, et que tous ceux qui se trouvaient parmi les Gentils étaient appelés, étaient des vases de la miséricorde de Dieu; mais cependant, le dessein particulier de Paul doit être gardé à l'esprit. Car il voudrait que les Gentils dépendent de l'alliance éternelle de Dieu, afin de relier la leur au salut du peuple élu, et alors, de peur que le rejet des Juifs ne produise une offense, comme si leur ancienne adoption était nulle, il voudrait qu'ils soient terrifiés par cet exemple de châtiment, afin de considérer avec révérence le jugement de Dieu. Car d'où vient une si grande licence sur des questions curieuses, sinon que nous négligeons presque de considérer ces choses qui auraient dû nous enseigner dûment l'humilité?
Mais comme il ne parle pas individuellement des élus, mais de tout le corps, une condition est ajoutée, S'ils ont continué dans sa gentillesse je permets en effet, que dès comme quiconque abuse de la bonté de Dieu, il mérite d'être privé de la faveur offerte; mais il ne serait pas convenable de dire de l'un quelconque des pieux en particulier, que Dieu a eu pitié de lui, quand il l'a choisi, pourvu qu'il continue dans sa miséricorde; car la persévérance de la foi, qui achève en nous l’effet de la grâce de Dieu, découle de l’élection elle-même. Paul nous enseigne alors que les Gentils ont été admis dans l'espérance de la vie éternelle à la condition, par leur gratitude, d'en conserver la possession. Et terrible était en effet la défection du monde entier, qui se produisit ensuite; et cela prouve bien que cette exhortation n'était pas superflue; car quand Dieu l'avait presque en un instant arrosé de sa grâce, de sorte que la religion fleurissait partout, peu après que la vérité de l'Évangile eut disparu, et que le trésor du salut fut enlevé. Et d'où est venu un changement si soudain, si ce n'est que les Gentils s'étaient éloignés de leur vocation?
Sinon tu seras aussi coupé, etc. Nous comprenons maintenant en quel sens Paul les menace d'excision, à qui il a déjà permis d'avoir été greffés dans l'espoir de la vie par l'élection de Dieu. Car, premièrement, bien que cela ne puisse pas arriver aux élus, ils ont encore besoin d'un tel avertissement, afin de soumettre l'orgueil de la chair; qui, étant réellement opposé à leur salut, doit à juste titre être terrifié par la crainte de la perdition. Dans la mesure où les chrétiens sont éclairés par la foi, ils entendent, pour leur assurance, que l'appel de Dieu est sans repentir; mais dans la mesure où ils portent autour d'eux la chair, qui résiste volontairement à la grâce de Dieu, ils apprennent l'humilité par cet avertissement: «Prends garde que tu ne sois retranché». Deuxièmement, nous devons garder à l'esprit la solution que j'ai déjà mentionnée, à savoir que Paul ne parle pas ici de l'élection spéciale d'individus, mais oppose les Gentils et les Juifs les uns aux autres; et que par conséquent les élus ne sont pas tant adressés dans ces mots, que ceux qui se glorifiaient à tort d'avoir obtenu la place des Juifs: non, il parle aux Gentils en général, et s'adresse à tout le corps en commun, parmi lesquels il y avait beaucoup de fidèles et ceux qui n'étaient membres du Christ que de nom.
Mais si l'on demande au sujet des individus: «Comment quelqu'un pourrait-il être coupé de la greffe, et comment, après l'excision, il pourrait être greffé à nouveau», - gardez à l'esprit qu'il existe trois modes d'insition et deux modes de greffe. excision. Par exemple, les enfants des fidèles sont greffés, à qui appartient la promesse selon l'alliance conclue avec les pères; ingérés sont aussi ceux qui reçoivent en effet la semence de l'Évangile, mais elle ne frappe aucune racine, ou elle est étouffée avant qu'elle ne porte aucun fruit; et troisièmement, les élus sont incorporés, qui sont illuminés pour la vie éternelle selon le dessein immuable de Dieu. Les premiers sont retranchés, lorsqu'ils refusent la promesse faite à leurs pères, ou ne la reçoivent pas à cause de leur ingratitude; les seconds sont coupés, lorsque la graine est flétrie et détruite; et comme le danger de ceci se profile sur tous, en ce qui concerne leur propre nature, il faut admettre que cet avertissement que Paul donne appartient d'une certaine manière aux fidèles, de peur qu'ils ne se livrent à la paresse de la chair. Mais en ce qui concerne le présent passage, il nous suffit de savoir que la vengeance que Dieu avait exécutée sur les Juifs, se prononce sur les Gentils, au cas où ils deviendraient comme eux.