Commentaire Biblique de Jean Calvin
Romains 11:26
26. Et donc tout Israël, etc. Beaucoup comprennent cela du peuple juif, comme bien que Paul eût dit, que la religion serait de nouveau restaurée parmi eux comme auparavant: mais j'étends le mot Israël à tout le peuple de Dieu, selon ce sens, - «Quand les païens entreront, les Juifs aussi retourneront de leur défection à l'obéissance de la foi; et ainsi sera achevé le salut de tout Israël de Dieu, qui doit être recueilli des deux; et pourtant de telle manière que les Juifs obtiendront la première place, étant pour ainsi dire les premiers-nés dans la famille de Dieu. " Cette interprétation me semble la plus appropriée, car Paul entendait ici exposer l'achèvement du royaume du Christ, qui ne doit en aucun cas être limité aux Juifs, mais doit inclure le monde entier. La même manière de parler que nous trouvons dans Galates 6:16. L'Israël de Dieu est ce qu'il appelle l'Église, réunie à la fois des Juifs et des Gentils; et il met le peuple, ainsi recueilli de sa dispersion, en opposition aux enfants charnels d'Abraham, qui s'était écarté de sa foi.
Tel qu'il est écrit, etc. Il ne confirme pas tout le passage par ce témoignage d'Isaïe, (Ésaïe 59:20,) mais une seule clause, - que les enfants d'Abraham participeront à la rédemption. Mais si l'on adopte ce point de vue, - que Christ leur avait été promis et leur avait été offert, mais qu'en le rejetant, ils étaient privés de sa grâce; pourtant les paroles du Prophète expriment davantage, même ceci, qu'il y aura un reste qui, s'étant repenti, jouira de la faveur de la délivrance.
Paul, cependant, ne cite pas ce que nous lisons dans Esaïe, mot pour mot;
«Viens», dit-il, «sera un Rédempteur à Sion, et à ceux qui se repentiront de l'iniquité en Jacob, dit le Seigneur. (Ésaïe 59:20.)
Mais sur ce point, nous n'avons pas besoin d'être très curieux; seulement cela doit être considéré, que les apôtres appliquent convenablement à leur but toutes les preuves qu'ils apportent de l'Ancien Testament; car leur but était de ne pointer que des passages, pour ainsi dire par le doigt, que les lecteurs pourraient être dirigés vers la fontaine elle-même.
Mais bien que dans cette prophétie la délivrance au peuple spirituel de Dieu soit promise, parmi lesquels même les Gentils sont inclus; mais comme les Juifs sont les premiers-nés, ce que le Prophète déclare doit s'accomplir, spécialement en eux: car cette Écriture appelle tout le peuple de Dieu Israélites, doit être attribuée à la prééminence de cette nation, que Dieu avait préférée à toutes les autres nations. Et puis, du point de vue de l'ancienne alliance, il dit expressément qu'un Rédempteur viendra à Sion; et il ajoute qu'il rachètera ceux en Jacob qui reviendront de leur transgression. (364) Par ces mots, Dieu revendique distinctement pour lui-même une certaine semence, de sorte que sa rédemption puisse être efficace dans sa nation élue et particulière. Et bien que plus adapté à son dessein eût été l'expression utilisée par le Prophète, «viendra à Sion»; pourtant Paul n'a fait aucun scrupule à suivre la traduction communément reçue, qui dit: «Le Rédempteur sortira du mont Sion. Et il en est de même pour la deuxième partie: «Il détournera les iniquités de Jacob»: car Paul a pensé qu'il suffisait de ne considérer que ce point, - que comme c'est la fonction particulière de Christ de réconcilier avec Dieu un peuple apostat et infidèle, il fallait sûrement chercher un changement, de peur qu'ils ne périssent tous ensemble.
Venez à Sion sera un livreur,
Et pour détourner l'impie qui est chez Jacob.
Il viendra à Sion, et viendra «se détourner», etc. ou le ו peut être rendu même, "Même se détourner", etc. Ce rendu correspond plus que celui de notre version à la substance du verset qui suit. - Éd.