Commentaire Biblique de Jean Calvin
Romains 13:8
8. À personne ne vous doit, etc. Il y a ceux qui pensent que c'était pas dit sans raillerie, comme si Paul répondait à l'objection de ceux qui prétendaient que les chrétiens étaient chargés d'avoir d'autres préceptes que celui de l'amour leur enjoignait. Et en effet je ne nie pas, mais que cela puisse être pris ironiquement, comme s'il concédait à ceux qui n'admettaient aucune autre loi que celle de l'amour, ce qu'ils demandaient, mais dans un autre sens. Et encore je préfère prendre les mots simplement tels qu'ils sont; car je pense que Paul voulait renvoyer le précepte concernant le pouvoir des magistrats à la loi de l'amour, de peur que cela ne paraisse à qui que ce soit trop faible; comme s'il avait dit: «Quand je vous demande d'obéir aux princes, je n'exige rien de plus que ce que tous les fidèles doivent faire, comme l'exige la loi d'amour: car si vous voulez du bien au bien, (et non Souhaitez que cela soit inhumain,) vous devez vous efforcer, que les lois et les jugements prévalent, que les administrateurs des lois aient un peuple obéissant, afin que par eux la paix puisse être assurée à tous. Celui qui introduit alors l'anarchie viole l'amour; car ce qui suit immédiatement l'anarchie, c'est la confusion de toutes choses. (408)
Pour celui qui aime un autre, etc. Le dessein de Paul est de réduire tous les préceptes de la loi à aimer, afin que nous sachions que nous obéissons alors correctement aux commandements , quand nous observons la loi de l'amour, et quand nous refusons de subir aucun fardeau pour la garder. Il confirme ainsi pleinement ce qu'il a commandé concernant l'obéissance aux magistrats, qui ne consiste pas en une petite part d'amour.
Mais certains sont ici entravés, et ils ne peuvent pas bien se sortir de cette difficulté, - que Paul nous enseigne que la loi est accomplie quand nous aimons notre prochain, car aucune mention n'est faite ici de ce qui est dû à Dieu, qui ne devrait signifie avoir été omis. Mais Paul ne se réfère pas à toute la loi, mais ne parle que de ce que la loi exige de nous quant à notre prochain. Et il est sans doute vrai que toute la loi s'accomplit lorsque nous aimons nos voisins; car le véritable amour envers l'homme ne découle que de l'amour de Dieu, et il en est l'évidence, et pour ainsi dire ses effets. Mais Paul ne rapporte ici que les préceptes de la deuxième table, et de ceux-ci seulement il parle, comme s'il avait dit: «Celui qui aime son prochain comme lui-même, accomplit son devoir envers le monde entier. Puerile est donc la glose des sophistes, qui tentent de dégager de ce passage ce qui peut favoriser la justification par les œuvres: car Paul ne déclare pas ce que les hommes font ou ne font pas, mais il parle hypothétiquement de ce que vous ne trouverez nulle part accompli. Et quand nous disons que les hommes ne sont pas justifiés par les œuvres, nous ne nions pas que l'observation de la loi soit la vraie justice; mais comme personne ne l'accomplit et ne l'a jamais accomplie, nous disons que tous en sont exclus, et que le seul refuge est donc dans la grâce du Christ.