Commentaire Biblique de Jean Calvin
Zacharie 4:1
Une autre vision est racontée ici, - qu'un chandelier a été montré au Prophète, sur lequel il y avait sept lumières. Il dit que le chandelier a été formé tout en or : et il dit qu'aux sept lampes il y avait autant de crus, (infusoria - verseurs,) ou, comme certains pensent qu'il y avait sept crus pour chaque lampe: mais la première vision est ce que j'approuve le plus, c'est-à-dire que chaque lampe avait son propre cruse. Il dit en outre qu'il y avait deux oliviers, l'un à droite, l'autre à gauche, de sorte qu'il n'y avait pas de carence en huile, car les oliviers étaient pleins de fruits. Depuis lors, il y avait une grande abondance de baies, l'huile ne manquait pas; et les lampes brûlaient continuellement. Telle est la vision, et l'explication est immédiatement ajoutée, car Dieu déclare que son Esprit était suffisant pour préserver l'Église sans aucune aide terrestre, c'est-à-dire que sa grâce brillerait toujours et ne pourrait jamais s'éteindre.
Il n'y a d'ailleurs aucun doute que Dieu a présenté à Zacharie une figure et une image adaptées aux capacités du peuple. Le chandelier du temple, nous le savons, était en or; nous savons aussi que sept lampes étaient placées dans le chandelier, car il avait six branches; et puis il y avait le coffre du chandelier. Comme alors les sept lampes brillaient toujours dans le temple sur le chandelier d’or, le dessein du Seigneur était ici de montrer que ce symbole cérémoniel n’était ni superflu ni insignifiant; car son dessein était vraiment d'accomplir ce qu'il montrait par le chandelier: et une telle analogie se voit dans de nombreux autres cas. Car le but du Seigneur n’était pas simplement de promettre ce qui était nécessaire pour être connu; mais il avait aussi l'intention d'ajouter en même temps une confirmation par des types cérémoniels, que les Juifs pouvaient savoir que leur travail n'était pas en vain lorsqu'ils allumaient les lampes du temple; car ce n'était pas un spectacle vain ou trompeur, mais un véritable symbole de sa faveur, qui allait enfin leur être exposé. Mais nous pouvons apprendre plus complètement la conception de l'ensemble, en considérant les mots, et chaque partie dans l'ordre.
Il dit que l'Ange a renvoyé ; par lequel nous comprenons que Dieu, sans aucune demande ni supplication de la part du Prophète, a confirmé par une nouvelle prophétie ce que nous avons déjà observé; car le Prophète avoue qu'il était en quelque sorte accablé d'étonnement, de sorte qu'il fallait le réveiller pour ainsi dire du sommeil. Le Prophète ne pouvait donc rien demander à Dieu lorsqu'il était sous l'influence de la stupéfaction; mais Dieu de son plein gré est venu à son aide et a anticipé sa demande. Nous voyons donc que les fidèles n'ont pas été d'une seule manière enseignés à entretenir la confiance quant à la restauration de l'Église; mais comme il n'y avait pas besoin de confirmation commune, de nombreuses visions ont été données; et il faut en même temps ajouter que, bien que personne ne s'interpose, Dieu était de lui-même soucieux de son Eglise et n'omettait rien de ce qui était nécessaire ou utile pour soutenir la foi de son peuple. Et plus loin, comme le Prophète dit qu'il a été réveillé par l'Ange, apprenons que si Dieu ne nous éveille par son Esprit, la torpeur prévaudra tellement sur nous que nous ne pouvons pas élever notre esprit au-dessus. Puisque Dieu voit alors que nous sommes tellement attachés à la terre, il nous réveille pour ainsi dire de notre léthargie. Car si le Prophète avait besoin d'une telle aide, combien plus avons-nous, qui sommes bien en dessous de lui dans la foi? Non, s'il était terrestre, ne sommes-nous pas tout à fait terre et cendres? Il faut cependant remarquer que le prophète n'était pas aussi accablé de somnolence que d'étonnement; de sorte qu'il n'était guère lui-même, comme c'est le cas des hommes en extase.