Commentaire Biblique par Albert Barnes
Apocalypse 5:7
Et il est venu et a pris le livre de la main droite ... - Comme si cela lui appartenait en vertu de son rang ou de sa fonction. Il y a ici une difficulté, qui vient de l'incongruité de ce qu'on dit d'un agneau, qu'il n'est pas facile de résoudre. La difficulté est de concevoir comment un agneau pourrait prendre le livre de la main de celui qui le tenait. Pour y répondre, plusieurs solutions ont été proposées:
(1) Vitringa suppose que le Messie n'est apparu comme un agneau que dans un certain sens où les quatre êtres vivants Apocalypse 4:7 ressemblaient à un lion, un veau et un aigle; c'est-à-dire qu'ils n'avaient cette ressemblance que par rapport à la tête, tandis que le corps était celui d'un homme. Il suppose ainsi que, bien qu'en ce qui concerne la partie supérieure, le Sauveur ressemble à un agneau, cependant que sur la partie avant du corps, les mains étaient attachées par lesquelles il pouvait prendre le livre. Mais il y a de grandes difficultés dans cette supposition. Outre que rien de ce genre n'est laissé entendre par Jean, il est contraire à toute apparence de probabilité que le Rédempteur soit représenté comme un monstre. Dans son être représenté comme un agneau, il n'y a rien qui frappe l'esprit comme inapproprié ou désagréable, car on parle souvent de lui de cette manière, et l'image est celle qui est agréable à l'esprit. Mais toute cette beauté et cette forme de représentation sont détruites, si nous pensons à lui comme ayant des mains humaines partant de sa poitrine ou de ses côtés, ou comme mélangeant la forme d'un homme et d'un animal. La représentation d'avoir un nombre inhabituel de cornes et d'yeux ne nous paraît pas incongrue dans le même sens; car si le nombre augmente, ils sont tels qu'ils appartiennent proprement à l'animal auquel ils sont attachés.
(2) Une autre supposition est celle suggérée par le professeur Stuart, que la forme a été modifiée et qu'une forme humaine a repris lorsque le Sauveur s'est avancé pour prendre le livre et l'ouvrir. Cela soulagerait toute la difficulté, et la seule objection à cela est que Jean n'a donné aucun avis exprès d'un tel changement dans la forme; et la seule question peut être de savoir s'il est juste de le supposer pour répondre à la difficulté de l'affaire. A l'appui de cela, on dit que tout est symbole; que le Sauveur est représenté dans le livre sous diverses formes; que son apparition en tant qu'agneau était conçue pour représenter de manière frappante le fait qu'il a été tué et que tout ce qu'il a fait était basé sur l'expiation, il n'y aurait donc aucune irrégularité à supposer que lorsqu'une action lui était attribuée il a pris la forme sous laquelle cet acte serait naturellement ou se fait habituellement. Et comme en prenant un livre de la main d'un autre, il est tout à fait incongru de penser qu'il est fait par un agneau, n'est-il pas très naturel de supposer que la forme habituelle dans laquelle le Sauveur est représenté comme apparaissant serait reprise, et que il réapparaîtrait comme un homme?
Mais est-il absolument certain qu'il est apparu sous la forme d'un agneau? Que tout cela ne signifie pas que Jean le vit près du trône et parmi les anciens, et fut frappé aussitôt de son apparence de douceur et d'innocence, et des marques de sa mort en sacrifice, et en parla lui dans un langage figuratif fort comme un agneau? Et là où il est question de ses «sept cornes» et de ses «sept yeux», est-il nécessaire de supposer qu'il y avait une supposition réelle de ces cornes et de ces yeux? Tout cela ne veut-il pas dire que Jean a été frappé de cela dans l'apparence du Rédempteur dont ceux-ci seraient les symboles appropriés, et l'a décrit comme si ceux-ci avaient été visibles? Lorsque Jean-Baptiste a vu le Seigneur Jésus sur les rives du Jourdain et a dit: «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» Jean 1:29, c'est faut-il supposer qu'il apparaissait réellement sous la forme d'un agneau?
Ne le comprenez-vous pas tout à coup comme se référant aux traits de son caractère et au travail qu'il devait accomplir, qui justifiait de parler de lui comme d'un agneau? Et pourquoi, par conséquent, ne pouvons-nous pas supposer que Jean dans l'Apocalypse a voulu utiliser le langage de la même manière, et qu'il n'entendait pas présenter une description aussi incongrue que celle d'un agneau s'approchant d'un trône et prenant un livre de la main de celui qui était assis dessus, et un agneau aussi, avec beaucoup de cornes et d'yeux? Si cette supposition est correcte, alors tout ce qui est signifié dans ce passage serait exprimé dans un langage tel que celui-ci: «Et j'ai regardé, et voici, il y en avait un au milieu de l'espace occupé par le trône, par les créatures vivantes. , et par les anciens, qui, dans l'aspect et dans les emblèmes qui représentaient son œuvre sur la terre, étaient impeccables, doux et innocents comme un agneau; un avec des marques sur sa personne qui rappellent le fait qu'il avait été tué pour les péchés du monde, et pourtant celui qui avait les symboles les plus frappants de puissance et d'intelligence, et qui était donc digne d'approcher et de prendre le livre du main de Celui qui était assis sur le trône. Cela peut faire quelque chose pour confirmer ce point de vue de se rappeler que lorsque nous utilisons le terme «Agneau de Dieu» comment, comme cela se fait souvent dans la prédication et dans la prière, il ne suggère jamais à l'esprit l'idée d'un agneau. Nous pensons que le Rédempteur ressemble à un agneau dans ses attributs moraux et dans son sacrifice, mais jamais quant à la forme. Cette supposition soulage le passage de tout ce qui est incongru et désagréable, et peut être tout ce que Jean voulait dire.