Commentaire Biblique par Albert Barnes
Philémon 1:14
Mais sans ton esprit, je ne ferais rien - Rien dans la matière évoquée. Il ne garderait pas Onésime à son service, autant qu'il avait besoin de son aide, sans le consentement cordial de Philémon. Il ne lui donnerait pas l'occasion de ressentir de la difficulté ou de se plaindre, comme si Paul l'avait incité à quitter son maître, ou comme s'il le persuadait de rester avec lui quand il souhaitait revenir - ou comme s'il le tenait loin de lui quand il lui devait ou lui avait fait du tort. Tout ce qui est dit ici est tout à fait cohérent avec la supposition qu'Onésime était disposé à retourner auprès de son maître, et avec la supposition que Paul ne le contraignit pas ou ne le poussa pas à le faire. Car il est probable que si Onésime avait proposé de revenir, il aurait été facile pour Paul de le garder avec lui. Il aurait pu représenter son propre besoin d'un ami. Il aurait pu faire appel à sa gratitude en raison de ses efforts pour sa conversion.
Il aurait pu lui montrer qu'il n'avait aucune obligation morale de rentrer. Il aurait pu refuser de lui donner cette lettre, et aurait pu ainsi lui représenter les dangers du chemin, et la probabilité d'un accueil sévère, comme effectivement l'avoir dissuadé d'un tel but. Mais, dans ce cas, il est clair que cela aurait pu causer un sentiment difficile dans le sein de Philémon, et plutôt que de le faire, il préféra le laisser retourner auprès de son maître et plaider pour lui qu'il puisse avoir une aimable réception. Il n'est donc nullement nécessaire de supposer que Paul a estimé qu'Onésime était obligé de revenir, ou qu'il était disposé à le contraindre, ou qu'Onésime n'était pas enclin à revenir volontairement; mais toutes les circonstances du cas sont remplies par la supposition que, si Paul le retenait, Philémon pourrait concevoir qu'il l'avait blessé. Supposons, comme cela semble avoir été le cas, qu'Onésime «devait» à Philémon Philémon 1:18, et supposons ensuite que Paul avait choisi de le retenir avec lui-même, et l'avait dissuadé de lui revenant, Philémon n'aurait-il pas eu lieu de s'en plaindre?
Il y avait donc, à tous égards, une grande convenance à dire qu'il ne voulait user d'aucune influence sur lui pour le retenir avec lui lorsqu'il se proposait de retourner à Colosse, et qu'il pensait qu'il serait mal qu'il gardez-le, autant qu'il en avait besoin, sans le consentement de Philémon. Il n'est pas non plus nécessaire, d'après ce qui est dit ici, de supposer qu'Onésime était un esclave, et que Paul croyait que Philémon avait droit à lui et à ses services en tant que tels. Tout ce qu'il dit ici se heurterait à la supposition qu'il était un employé à gages, et serait en fait également convenable même dans la supposition qu'il était apprenti. Dans les deux cas, il sentirait qu'il a donné un juste motif de plainte de la part de Philémon si, quand Onésime désirait revenir, il usait d'une influence quelconque pour l'en dissuader et le retenir avec lui-même. Cela aurait été une violation de la règle nous obligeant à faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils fassent pour nous, et Paul se sentait donc peu disposé, tout comme il avait besoin des services d'Onésime, à faire usage de toute influence pour le retenir avec lui sans le consentement de son maître.
Que ton avantage - La faveur que je pourrais recevoir de toi en ayant les services d'Onésime. Si Onésime devait rester avec lui et l'aider, il sentirait que le bénéfice qui serait conféré par ses services serait en fait accordé par Philémon, car il avait droit au service d'Onésime, et, tandis que Paul en jouissait, il en serait privé. Le mot rendu «avantage» ici - ἀγαθόν agathon - signifie bien, et le sens est «le bien que vous me feriez»; à savoir, par le service d'Onésime.
Ne devrait pas être pour ainsi dire par nécessité - Comme ce serait le cas, Paul devrait détenir Onésime avec lui sans donner à Philémon l'occasion d'exprimer son assentiment. Paul aurait même alors senti qu'il recevait en fait un «bien» aux dépens de Philémon, mais ce ne serait pas une faveur volontaire de sa part.
Mais volontiers - Comme ce serait s'il avait donné son consentement pour qu'Onésime reste avec lui.