Commentaire de Joseph Benson
2 Corinthiens 4:7
Mais nous les apôtres, et tous les autres ministres de Christ, oui, et tous les vrais croyants ; ayez ce trésor de l'évangile, ou de la vérité et de la grâce de Dieu ; dans des vases de terre Dans des corps frêles, faibles, en train de périr, formés de la poussière de la terre, et, à cause du péché, y retournant ; méchant, vil, entouré d'infirmité, et susceptible d'être brisé en morceaux chaque jour. Même l'homme tout entier, l'âme aussi bien que le corps, n'est qu'un vase, dans lequel le trésor est logé, et auquel il confère une valeur et une dignité, mais dont il n'en reçoit aucune, mais est plutôt déshonoré et blessé, en étant déposé dans un tel récipient moyen et impur. L'évangile est correctement appelé un trésor, 1° En raison de sa grande excellence, manifestée dans la vérité et l'importance de sa doctrine ; l'équité, la pureté, la bonté et la clarté de ses préceptes ; la pertinence, la valeur et la certitude de ses promesses, l'horreur et la terreur de ses menaces, révélées pour notre avertissement et notre prudence. 2° Parce qu'elle est le moyen de nous enrichir, même en ce monde, du trésor le plus vrai et le plus précieux ; un trésor, de tous les autres, le plus adapté à notre nature rationnelle et immortelle, et qui dépasse de loin les richesses de ce monde, comme l'âme dépasse le corps, comme le ciel dépasse la terre, ou le temps de l'éternité, à savoir, la connaissance divine, rendant nous sages pour le salut éternel; la vraie sainteté, nous conformant à l'image de celui qui nous a créés ; et un bonheur solide, nous donnant, en communion avec Dieu, un gage de notre futur héritage. 3d,
Afin que l'excellence de la puissance soit de Dieu. Cette puissance est triple : 1° La vertu inhérente à la doctrine de l'Évangile, par laquelle, lorsqu'elle est comprise, crue et mise à cœur, elle se montre rapide et puissante, esprit et vie; devenir une semence de repentance authentique, de foi justificative, d'espérance immortelle, d'amour sincère et d'obéissance nouvelle. 2d, Ces opérations miraculeuses, par lesquelles Dieu a témoigné, scellé et confirmé la vérité et l' importancede la doctrine de ses premiers messagers. 3° Ces influences ordinaires de son Esprit comme Esprit de vérité et de grâce ; de lumière, de vie, de pureté et de consolation, qui ne manque pas d'accompagner sa fidèle prédication à chaque époque. Par cette triple énergie, l'évangile a vaincu jadis et surmonte encore les obstacles qui s'opposaient à son progrès : 1° De l'intérieur , par la corruption de la nature, le préjugé de l'éducation, l'amour de la fausse religion, l'amour du péché et du monde. 2d, De l'extérieur, comme la contradiction des philosophes, des prêtres et magistrats païens, juifs ou chrétiens ; des pécheurs de toutes sortes ; les persécutions des Juifs et des Gentils, et la partie charnelle de l'humanité à chaque âge ; reproches, dépouillements, emprisonnements, rackets, tortures et martyres. 3° De l'évangile lui-même, montrant comme objet de confiance, d'amour, d'obéissance et d'adoration, celui qui a été crucifié, aux Juifs une pierre d'achoppement, et aux Grecs la folie. Car, comme l'observe Macknight, « la grandeur de cette puissance ne peut être estimée que par la grandeur des obstacles qu'elle avait à lever, et par la grandeur des effets qu'elle produisit alors.
A peine l'évangile fut-il prêché dans un pays, qu'il soit barbare ou civilisé, qu'un grand nombre abandonna l'idolâtrie et se voua au culte du vrai Dieu. De plus, au lieu de se vautrer, comme autrefois, dans la sensualité et de pratiquer toutes sortes de méchancetés, ils devinrent remarquablement saints. Mais il est évident qu'avant qu'un tel changement complet dans la foi [et la pratique] d'un païen puisse avoir lieu, les préjugés de l'éducation devaient être surmontés ; l'exemple des parents, des parents et des maîtres devait être écarté ; les reproches, les calomnies et la haine des personnes les plus chères au converti devaient être ignorés ; le ressentiment des magistrats, des prêtres et de tous ceux dont les intérêts étaient liés d'une manière ou d'une autre à la religion établie, devait être supporté ; bref, les liens du sang et de l'amitié devaient être rompus, les considérations de facilité et d'intérêt devaient être réduites au silence ; bien plus, l'amour de la vie lui-même devait être chassé ; tout ce qui était des obstacles au changement de foi et de pratique des païens, presque insurmontables ; » et ceux qui n'auraient pu être vaincus par aucune puissance naturelle, que les premiers prédicateurs de l'évangile peuvent être supposés avoir possédés.
La belle et forte expression employée ici par l'apôtre, η υπερβολη της δυναμεως η του , contient évidemment une ellipse, que Grotius fournit ainsi, afin que l'excellence, etc., puisse sembler être de Dieu.Les hommes, il faut le remarquer, sont toujours enclins à attribuer aux causes secondes des effets qui n'appartiennent qu'à la cause première. Chaque fois que nous voyons des effets qui nous étonnent, au lieu d'élever nos pensées vers Dieu et de lui en donner la gloire, nous sommons mesquinement dans l'admiration des créatures et dans les attachements des créatures, comme si les événements devaient être attribués à des instruments. Ainsi les païens voyant le soleil et les effets étonnants qu'il produisait dans le monde, le prirent pour un dieu ; ne considérant pas qu'il n'était qu'un serviteur, et une image de Dieu, le Soleil invisible. Les Lycaoniens, voyant Paul et Barnabas faire un miracle, leur auraient sacrifié, ne considérant pas qu'ils n'étaient que des instruments de la puissance divine. Non, et les Juifs, bien qu'instruits dans la connaissance du vrai Dieu, mais quand ils virent Pierre et Jean restaurer un infirme, se pressèrent autour d'eux,
Et même l'apôtre Jean, illuminé comme il l'était par l'Esprit de vérité, se laissa surprendre à deux reprises par ce penchant imprudent, (si naturel est-il à tous les hommes !) qui lui parlait, il se prosterna devant lui, et l'eût adoré, si l'ange n'eût corrigé sa folie. Or, pour empêcher toute chose de ce genre, qui aurait entièrement contrecarré le dessein de l'évangile (qui est d'attirer les gens de la créature au Créateur), le pouvoir destiné à convertir les nations est mis dans des vases de terre, qu'un spectacle de la bassesse des instruments pourrait empêcher les hommes de leur attribuer quoi que ce soit. Et plus les instruments sont faibles, plus la puissance divine est manifestée et connue pour être de Dieu, car il n'y a pas de proportion entre les instruments et l'œuvre. Combien glorieuse était la puissance qui a triomphé de l'orgueilleux et puissant Pharaon par la simple verge de Moïse ; qui a renversé les murs de Jéricho au son des cornes de bélier ! Et combien illustre la puissance qui triompha des principautés et des puissances, par la doctrine de la croix prêchée par des hommes pécheurs mortels, mesquins et méprisés par les percepteurs, les pêcheurs et les fabricants de tentes ; les hommes sans lettres armes le pouvoir l'intrigue ; hommes, pauvres, persécutés, abandonnés ! Pourtant les idoles tombèrent : les temples furent démolis ; les oracles devenus muets : le règne du diable aboli : les plus fortes inclinations de la nature vaincues : les anciennes habitudes et coutumes changées : les superstitions anéanties : les gens affluent en foule pour adorer le Crucifié ! Les grands et les petits, les savants et les ignorants ; les rois et leurs sujets ; oui, des provinces et des royaumes entiers, se présentant au pied de la croix ! Sûrement c'est le doigt de Dieu, ou plutôt c'est le bras tendu de Jéhovah !