Commentaire de Joseph Benson
Actes 8:20-21
Mais Pierre dit : Ton argent périt avec toiNe pouvant cacher son indignation, en entendant une offre si infâme. Ses paroles ne doivent pas être considérées comme une imprécation, mais comme un avertissement fort à Simon de son danger, et une indication, combien plutôt l'apôtre verrait la plus grande somme d'argent perdue et jetée, que d'en recevoir une partie sur des termes si honteux. Avec une horreur comme celle avec laquelle Pierre a reçu la méchante proposition de Simon, devrions-nous regarder la conduite de tous ceux par qui les choses sacrées sont achetées ou vendues ; un trafic infâme, au sujet duquel un homme droit ne peut pas délibérer un instant, mais le rejettera immédiatement avec un mépris et une indignation honnêtes, comme celui de Pierre dans le cas présent. « Ceux », dit Beza, « qui achètent et vendent des choses sacrées, ne sont pas les successeurs de Simon Pierre, mais de Simon Magus ». Un crime presque aussi énorme que celui-ci est, celui de prostituer les ordonnances du Christ à des fins profanes. En vain les hommes se déclarent-ils chrétiens, en vain se soumettent-ils comme Simon au baptême, ou comme lui adhèrent-ils constamment aux ministres de l'Évangile, tandis qu'une telle conduite hypocrite proclame à haute voix qu'ils sontdans le fiel de l'amertume et dans le lien de l'iniquité.
Parce que tu as pensé que tu t'es persuadé ; que le don de Dieu s'achète avec de l'argent Ainsi, d'une part, surévaluant les richesses de ce monde, comme s'il s'agissait d'un équivalent pour n'importe quoi, même pour des bénédictions spirituelles et éternelles ; et, d'autre part, sous-estimer le don du Saint-Esprit et le mettre au niveau des dons communs de la nature et de la providence. Remarquez, lecteur, que tout l'achat et la vente de pardons et d'indulgences dans l'Église de Rome est le produit de cette même pensée méchante, que le don de Dieu peut être acheté avec de l'argent ; tandis que l'offre de la grâce divine est expressément faite à tous ceux qui la recevront, sans argent et sans prix. Tu n'as ni part Par achat, ni lot Donné gratis,dans cette affaire Ce don de Dieu; ni aucun intérêt pour les importantes bénédictions spirituelles auxquelles tous ces dons extraordinaires de l'Esprit sont subordonnés ; car ton cœur n'est pas droit aux yeux de Dieu. Sinon, tu penserais beaucoup plus honorablement à son Esprit que de former un stratagème de mercenaire pour le trafiquer de cette manière scandaleuse.
Pierre a probablement discerné que le cœur de Simon n'était pas droit aux yeux de Dieu bien avant qu'il ne le déclare ; bien qu'il ne semble pas que Dieu ait donné à aucun des apôtres un pouvoir universel de discerner le cœur de tous ceux avec qui ils conversaient, pas plus qu'un pouvoir universel de guérir tous les malades qu'ils approchaient. Nous sommes sûrs que Paul ne l'avait pas fait, bien qu'il ne fût pas inférieur au chef des apôtres ; autrement il n'aurait pas souffert que la maladie d'Épaphrodite l'ait amené si près de la mort, Philippiens 2:25 ; ni laissé un compagnon de travail aussi utile que Trophime malade à Milet, 2 Timothée 4:20. Remarquez, lecteur, bien que nous ne puissions déduire de tout ce qu'un homme dit ou fait de mal, qu'il est hypocrite dans la profession qu'il fait de la religion ; pourtant, une telle conduite de Simon est une erreur si fondamentale qu'elle ne peut en aucun cas consister en un état de grâce.
Son offrande d'argent pour un don spirituel était une preuve incontestable, 1° Qu'il était encore sous le pouvoir d'un esprit mondain et charnel ; et, 2d, qu'il était encore un simple homme naturel, qui n'a pas reçu les choses de l'Esprit de Dieu. Son cœur, comme Pierre le lui dit, n'était pas droit, et nous sommes ce que sont nos cœurs : s'ils ne sont pas justes, nous avons tort ; et, quelles que soient nos prétentions, notre religion est vaine, et ne nous soutiendra en rien sur un lit de mort ou au jour du jugement. Cherche donc, lecteur, si ton cœur est droit devant Lui qui éprouve le cœur et les rênes, à qui tout cœur est ouvert, et qui amènera en jugement toute œuvre, avec toute chose secrète, et en particulier rendra manifeste le conseils du coeur.