Commentaire de Joseph Benson
Ésaïe 14:3-5
Et au jour où le Seigneur te donnera du repos de ta douleur De ta douleur, de la peur et de la dure servitude des temps passés; où tu as été fait pour servir selon le bon plaisir de tes seigneurs et maîtres cruels ; tu porteras ce proverbe dans ta bouche, comme il est exprimé; Psaume 50:16 ; et dis : Comment l'oppresseur a-t-il cessé ! Ceci est dit en guise d'étonnement et de triomphe, comme s'il avait dit : Qui aurait cru cela possible ? La cité dorée a cessé ! Alors ils s'appelaient eux-mêmes; qu'il exprime ici dans un mot de leur propre langue. Le Seigneur a brisé le bâton, &c. Ceci est une réponse à la question précédente. C'est l'œuvre de Dieu, et non celle de l'homme ; et il n'est donc pas étrange qu'elle soit accomplie. Mais avant de procéder à nos remarques sur certains passages particuliers de cette chanson, nous présenterons à nos lecteurs la vue générale que l'évêque Lowth a donnée de ses beautés incomparables, qu'il a soulignées, d'une manière très frappante, comme suit : " Un chœur de Juifs est introduit, exprimant leur surprise et leur étonnement devant la chute soudaine de Babylone et le grand revers de fortune qui s'était abattu sur le tyran, qui, comme ses prédécesseurs, avait opprimé les siens et harcelé les royaumes voisins.
Ces royaumes opprimés, ou leurs dirigeants, sont représentés sous l'image des sapins et des cèdres du Liban, fréquemment utilisés pour exprimer toute chose dans le monde politique ou religieux qui est sur-éminemment grande et majestueuse : la terre entière crie pour la joie : les cèdres du Liban profèrent une sévère raillerie contre le tyran déchu ; et se vanter de leur sécurité maintenant qu'il n'est plus. La scène est immédiatement changée, et un nouvel ensemble de personnes est introduit ; les régions des morts sont ouvertes, et l'Hadès est représenté comme soulevant les ombres des monarques défunts : ils se lèvent de leurs trônes pour rencontrer le roi de Babylone à sa venue ; et l'insulter sur le fait qu'il soit réduit au même bas état d'impuissance et de dissolution avec eux-mêmes. C'est l'une des prosopopées les plus hardies qui aient jamais été tentées en poésie ; et est exécuté avec une brièveté et une perspicacité étonnantes, et avec cette force particulière qui, dans un grand sujet, résulte naturellement des deux. Les Juifs reprennent maintenant le discours ; ils s'adressent au roi de Babylone comme à l'étoile du matin tombée du ciel, comme le premier en splendeur et en dignité dans le monde politique, tombé de son état élevé ; son ancienne gloire : ceux-ci sont fortement contrastés dans la fin avec son état bas et abject actuel.
Suit aussitôt une scène différente, et une image des plus heureuses, pour diversifier le même sujet, et lui donner une tournure nouvelle et une force supplémentaire. Certaines personnes sont introduites, qui mettent le feu sur le cadavre du roi de Babylone, jeté dehors, et gisant nu sur le sol nu, parmi le vulgaire tué, juste après la prise de la ville ; couvert de blessures, et si défiguré, qu'il leur faut quelque temps avant de le connaître. Ils l'abordent des railleries les plus sévères, et lui reprochent amèrement son ambition destructrice et son cruel usage des vaincus ; qui lui ont valu à juste titre ce traitement ignominieux, si différent de celui que rencontrent habituellement ceux de son rang, et qui couvrira sa postérité de disgrâce. Pour compléter le tout, Dieu est introduit déclarant le sort de Babylone, l'extirpation totale de la famille royale, et la désolation totale de la ville ; la délivrance de son peuple et la destruction de ses ennemis ; confirmant le décret irréversible par l'affreuse sanction de son serment.
Je crois qu'on peut, avec vérité, être affirmé, qu'il n'y a pas de poème de ce genre existant dans aucune langue, dans laquelle le sujet est si bien exposé, et si heureusement conduit, avec une telle richesse d'invention, avec une telle variété de des images, des personnes et des actions distinctes, avec une telle rapidité et facilité de transition, dans un si petit compas que dans cette ode d'Isaïe. Pour la beauté de la disposition, la force de la couleur, la grandeur du sentiment, la brièveté, la perspicacité et la force d'expression, il se situe parmi tous les monuments de l'antiquité sans égal.