Commentaire de Joseph Benson
Jean 5:8
Jésus dit : Lève-toi, prends ton lit et marche. Un ordre étrange à donner à un homme impuissant, qui était depuis longtemps handicapé ; mais cette parole divine devait être le véhicule d'une puissance divine ; c'était un ordre à la maladie de disparaître, à la nature d'être forte. Mais cela s'exprime comme un ordre qui lui est donné de s'exercer. Il doit se lever et marcher , c'est-à-dire essayer de le faire, et, dans l'essai, il recevra de la force. Ainsi la conversion d'un pécheur est la guérison d'une maladie chronique, et s'effectue ordinairement par la parole, une parole de commandement ; lève-toi et marche ; tourner et vivre; fais de toi un cœur nouveau :mais cela ne suppose pas plus en nous un pouvoir d'obéir à de tels commandements, sans la grâce de Dieu, que ces paroles de Christ ne supposaient un tel pouvoir chez l'homme impuissant. Mais s'il n'avait pas tenté de s'aider lui-même, il n'aurait pas été guéri, mais aurait dû supporter le blâme de continuer à être faible et impuissant. Christ lui ordonna de prendre son lit, 1er, afin qu'il soit évident qu'une guérison parfaite a été opérée, et cela miraculeusement ; car l'homme n'a pas récupéré la force par degrés, mais de l'extrémité de la faiblesse, il est soudainement entré dans le plus haut degré de force corporelle ; de sorte qu'il pouvait porter une charge aussi lourde qu'un porteur, qui avait été aussi longtemps habitué à porter des fardeaux qu'il n'avait été habitué à rien de la sorte. 2d, Christ avait l'intention de proclamer la guérison et de la rendre publique, car comme c'était le jour du sabbat, en portant un fardeau dans les rues, il se rendait très remarquable, et chacun se demandait pourquoi il l'avait fait, par quoi l'avis du miracle se répandrait, à l'honneur de Dieu. 3° Christ entendait ainsi témoigner contre les traditions des anciens, qui avaient étendu la loi du sabbat au-delà de son intention ; et de même pour montrer qu'il était le seigneur du sabbat, et qu'il avait le pouvoir d'y apporter les modifications qu'il lui plaisait, et d'annuler la loi.
Le cas peut être tel que cela peut devenir une œuvre de nécessité, ou de miséricorde, de porter un lit le jour du sabbat ; mais ici c'était plus ; c'était une œuvre de piété, conçue uniquement pour la gloire de Dieu. 4° Il entendait par la présente éprouver la foi et l'obéissance de son malade, qui, en portant son lit, s'exposerait publiquement à la censure du tribunal ecclésiastique et deviendrait passible, au moins, d'être flagellé dans la synagogue. Osera-t-il maintenant se soumettre à ce reproche et à cette souffrance en obéissance au Christ ? Oui, il le fera. Ceux qui ont été guéris par la parole de Christ doivent être gouvernés par sa parole, quoi qu'il leur en coûte.