Commentaire de Joseph Benson
Jérémie 16:7
Les hommes ne doivent pas non plus se déchirer pour eux. Selon cette traduction, la phrase fait allusion à une autre expression de douleur immodérée, qui consistait à s'arracher la chair avec les ongles. Mais selon la lecture marginale, le sens est : Les hommes non plus ne rompront pas le pain pour eux ; faisant allusion à la fête de deuil, a mentionné Jérémie 16:5 . Ainsi, la LXX., μη κλασθη αρτος εν επι τεθνηκοτι, “le pain ne sera en aucun cas rompu dans leur deuil, pour la consolation concernant les morts.” Donc aussi la Vulgate. Quant à l'usage auquel il faisait allusion, Jérôme nous apprend, dans son commentaire sur ce lieu, qu'« il était d'usage d'apporter des provisions aux personnes en deuil, et de faire une fête, sorte de fêtes que les Grecs appellent περιδειπνα, et les Latinsparentale. L'origine de laquelle la coutume était sans aucun doute, que les amis de la personne en deuil, qui venaient le réconforter, (ce qu'ils faisaient souvent en grand nombre, comme nous l'apprend Jean 11:19 ,) concluant facilement, de chagrin, car même oublier son propre pain pouvait difficilement assister au divertissement de tant d'invités, chacun envoyé dans sa proportion de viande et de boisson, dans l'espoir de convaincre la personne en deuil, par leur exemple et leurs convictions, de participer à un tel rafraîchissement qui pourrait avoir tendance à recruter à la fois sa force corporelle et son esprit.
On pense que Tobie se réfère à cette coutume lorsque, entre autres exhortations à son fils, il lui ordonne de verser son pain sur l'enterrement du juste. Voir Blaney. Il faut remarquer que chez les Hébreux tout ce qui se mange s'appelle pain. Les hommes ne leur donneront pas non plus la coupe de consolation pour leur père , etc . Ils avaient aussi coutume, en ces occasions, d'envoyer à boire du vin ou quelque autre liqueur réjouissante, afin d'oublier leurs peines. C'est ce qu'on appelle ici la coupe de consolation.Sir John Chardin, dans l'un de ses MSS. nous dit que « les chrétiens orientaux font encore des banquets du même genre, par une coutume dérivée des juifs ; et que les provisions dont il est question dans ce verset étaient telles qu'on avait l'habitude d'être envoyées à la maison du défunt, où la santé était aussi bue aux survivants de la famille. Dieu dit ici aux Juifs par son prophète, que le temps viendrait où tant de gens mourraient, et si vite, et le reste devrait être tellement au bord de la tombe, qu'ils n'auraient ni loisir ni cœur pour utiliser ces cérémonies .