Commentaire de Joseph Benson
Job 2:4
Peau pour peau , &c. Le dessein de ces paroles est clair, qui était de nuire à Job, et de diminuer cet honneur et cette louange que Dieu lui a donnés, en prétendant qu'il n'avait fait rien de plus que les hommes les plus méchants font communément par la loi de la conservation. Et il est également clair que c'était un discours proverbial alors en usage, pour désigner la grande valeur dans laquelle la vie est tenue, de sorte que, pour la conserver, un homme souffrirait jusqu'à ce qu'on lui arrache la peau. Cela peut signifier aussi qu'un homme, pour sauver sa vie, se laisserait volontiers dépouiller de tous ses biens. Mais les mots בעד נפשׁו begnad naphsho , rendus ici, pour sa vie , devraient plutôt être rendus, pour sa personne.Car il ne s'agissait pas de sa vie, que Satan n'avait pas l'impudence de désirer ; ni en effet le procès pourrait être fait, en lui ôtant la vie, s'il maintiendrait fermement son intégrité ; mais plutôt en le frappant dans ses os et dans sa chair. Et Satan, dans ces mots, insinue que la douleur corporelle sévère était beaucoup plus grave pour la nature humaine, et serait moins patiemment supportée par Job, que toutes les calamités extérieures qui n'affectaient pas sa propre personne.
C'est comme s'il avait dit : Que les biens d'un homme, ses serviteurs ou ses enfants lui soient chers, pourtant sa propre personne est plus chère ; et voyant que Job n'est toujours pas soumis à des douleurs corporelles, et ne risque pas de perdre la vie, sa constance ne doit pas être vantée : ni le fait qu'il tienne ferme son intégrité au milieu de ses pertes, ni sa patience sous elles, une preuve de sa piété sincère et généreuse, mais ces choses sont plutôt des effets d'un simple amour-propre : il se contente de la perte de ses biens, et même de ses enfants aussi, tant qu'il dort dans une peau entière ; et est bien content que tu les accepte comme rançon à sa place. Et ce n'est pas la vraie patience qui lui donne l'air de supporter ses ennuis si docilement, mais plutôt la politique, afin qu'il puisse ainsi apaiser votre colère contre lui et prévenir ces autres fléaux qui,