Commentaire de Joseph Benson
Luc 16:22
Et cela arriva en peu de temps ; que le mendiant mourut Épuisé par la faim, la douleur et le manque de toutes choses ; et fut porté par des anges (changement étonnant de scène !) dans le sein d'Abraham. Ainsi les Juifs appelèrent le paradis ; le lieu ou l'état où les âmes des hommes bons restent de la mort à la résurrection. L'expression fait allusion à la manière de représenter les félicités du ciel, en partageant un magnifique banquet avec Abraham et les autres patriarches ; (voir Matthieu 8:11 ; Luc 22:30;) et rien ne pourrait mieux décrire l'honneur et le bonheur de Lazare, qui était resté dans une condition si misérable devant la porte du riche, que de nous dire qu'il était placé à côté d'Abraham, et ainsi, comme les Juifs s'exprimaient, gisait dans son sein, Jean 13:23 .
Le riche est mort aussi Car la mort frappe avec une égale hardiesse à la somptueuse demeure des riches, ou même au palais du prince, et à la chaumière du paysan. La pourpre et le fin lin de cet homme riche, et sa nourriture somptueuse chaque jour, ne pouvaient pas lui éloigner la mort : non, ces choses ont probablement servi à hâter son approche : car diverses maladies, et même celles d'un genre très affreux et tourmentant, sont fréquemment les conséquences certaines du luxe et de la haute vie. Et fut enterré sans doute avec assez de pompe, bien qu'on ne lise pas qu'il ait couché en l'état : cet apparat stupide et insensé, cette insulte choquante sur une pauvre carcasse pourrissante, était réservée à notre époque éclairée !
Nous ne lisons rien des funérailles du pauvre Lazare : et en effet, c'est un avantage que les riches ont sur les pauvres, leur richesse leur procurera des funérailles coûteuses ! Leur cadavre glacial sera enfermé dans un cercueil recouvert de velours, de nombreuses personnes en deuil seront embauchées pour revêtir un aspect mélancolique, un manteau pour un cœur joyeux, et des chevaux parés de plumes penchées porteront au froid leurs misérables restes tombeau insensé ! Mais hélas! qu'est-ce que toute cette pompe pour l'âme qui, au moment où elle quitte le corps, entre dans une scène éternelle de bonheur ou de malheur ! Bien plus, et même avant qu'il ne le quitte, a des vues et des sentiments très différents, selon la différence de l'état dans lequel il se trouve, et les appréhensions de la misère à venir, ou les attentes du bonheur prochain qu'il entretient.
Quelle était la différence à ces égards entre les sentiments du riche et ceux de Lazare, au bord de l'éternité ! l'approche de la mort étant très terrible pour le premier, tandis que le second apercevait le but avec une joie inexprimable. Et dès le moment de leur départ, combien tout s'était renversé à leur égard ! le mendiant, étant un homme pieux, se retrouve, après avoir été emporté par des anges gardiens à travers les régions inconnues, couché dans le sein d'Abraham ; tandis que l'homme qui était dans la grande vie, s'étant probablement toujours contenté de penser qu'il n'y aurait pas d'état futur, s'étonne au-delà de ce qui peut être exprimé, lorsqu'il se trouve plongé dans les tourments de l'enfer.