Commentaire de Joseph Benson
Luc 18:11-12
Le pharisien se tenait debout et priait ainsi avec lui-même La clause originale, σταθεις προς εαυτον ταυτα προσηυχετο, semble-t-il, devrait plutôt être rendue, debout par lui-même priait ces choses. Lu ainsi, il est caractéristique de la secte, qui affectait toujours de redouter la pollution du toucher de ceux qu'ils considéraient comme leurs inférieurs en piété. Ainsi ce pharisien se tenait le plus éloigné possible du misérable pécheur qui était entré avec lui dans le temple, comme s'il craignait d'être souillé en s'approchant de lui, ou de toute autre personne moins sainte que lui. Dieu, je te remercie, de ne pas être comme les autres hommes, c'est-à-dire pas comme la plupart de mes compatriotes ; extorqueurs , (αρπαγες, rapace, )injustes, adultères Tels sont-ils, mais je remercie Dieu de ne pas être comme eux : ou même comme ce publicain. Il dit ici beaucoup de bonnes choses de lui-même, que nous pouvons supposer vraies. 1er, Il était libre de péchés grossiers et scandaleux.
Il n'était pas un extorqueur , pas un usurier, ni un oppresseur envers ses débiteurs ou locataires, mais équitable et bon envers tous ceux qui dépendent de lui : et non rapace , saisissant la propriété d'autrui sous de faux prétextes. Il n'a été injuste dans aucune de ses transactions, n'a fait de mal à personne ; n'a profité de l'ignorance, du manque d'expérience ou de la nécessité d'aucun homme pour acheter ou vendre. Il n'était pas adultère , mais il avait possédé son vase en signe de sanctification et d'honneur. 2°, il assistait aux ordonnances de Dieu, et utilisait tous les moyens de la grâce, et pas seulement ceux qui étaient le plus couramment utilisés, comme la lecture de la parole de Dieu et la prière, mais même le jeûne ; oui, il a jeûné deux fois dans la semaine, et cela en partie comme acte de tempérance, et en partie comme aide à la dévotion. C'est ce que les Pharisiens et leurs disciples avaient l'habitude de faire, observant deux jeûnes privés chaque semaine, à savoir le lundi et le jeudi, comme le faisaient les chrétiens primitifs le mercredi et le vendredi. Ainsi il glorifiait Dieu avec son corps.
Mais ce n'était pas tout, car, 3d, il donna la dîme de tout ce qu'il possédait , selon la loi, et glorifiait ainsi Dieu avec ses biens. Beaucoup de pharisiens avaient l'habitude de donner un dixième de leurs revenus à la maison et au culte de Dieu, et un autre dixième en aumône aux pauvres. La somme de ce plaidoyer est, je ne fais pas de mal; j'utilise tous les moyens de la grâce ; et je fais tout le bien en mon pouvoir. C'était sa justice, et de cette justice, il faut le remarquer, il donne à Dieu la gloire, au moins en apparence, ne l'attribuant pas à lui-même mais à Dieu, car il dit, Dieu, je te remercie, que je ne suis pas aussi d'autres hommes, &c. Et pourtant ce pharisien, malgré tout cela, n'était pas dans un état d'acceptation avec Dieu, mais dans un état de culpabilité, de condamnation et de colère. Et qu'adviendra-t-il alors de beaucoup de prétendus chrétiens, qui sont si loin d'aller au-delà de ce pharisien dans aucune de ces branches de justice, qu'ils sont loin de lui dans chacun d'eux. Mais pourquoi ce pharisien n'a-t-il pas été accepté de Dieu ? 1° Parce qu'il avait confiance en cette justice (qui, après tout, était très imparfaite), ne se connaissant pas, ni ne sachant à quel point il était en deçà de la gloire de Dieu, et comment il était impliqué dans le péché et la culpabilité.
Par conséquent, il n'a pas été humilié devant Dieu, ni amené à expérimenter cette vraie repentance envers lui, sans laquelle il n'y a pas de pardon. 2° parce qu'il avait manifestement une haute estime de lui-même ; non, et se vantait de sonimaginait la justice, s'y attardant avec délice, même dans ses prières ; comme si toutes ses affaires au temple avaient été de dire à Dieu tout-puissant combien il était bon. Il monta au temple en effet pour prier, mais, semble-t-il, il oublia sa mission : car dans ce qu'il dit il n'y a pas un mot de prière : il était si plein de lui-même et de sa propre bonté, qu'il crut avoir besoin de rien, non, pas de la faveur et de la grâce de Dieu. 3d, qu'il rendait grâces à Dieu pour sa justice, bien que, si cela avait été fait dans un esprit convenable, cela aurait été une bonne chose, pourtant en lui semble avoir été une simple formalité, savourant l'orgueil ; et étant, à proprement parler, une louange de lui-même plutôt que de Dieu ; et une telle louange de lui-même comme impliquait le plus grand mépris des autres, et en particulier de son compagnon d'adoration, le publicain.