Commentaire de Joseph Benson
Matthieu 24:6-8
Et vous entendrez parler de guerres , &c. C'est le deuxième signe. Qu'il y ait eu des guerres et des bruits de guerres, apparaît par tous les historiens de ce temps, et surtout par Josèphe. Raconter les détails reviendrait à transcrire une grande partie de son histoire des guerres juives. Il y eut surtout des bruits de guerres lorsque Caligula, l'empereur romain, fit ériger sa statue dans le temple de Jérusalem, ce que les Juifs refusèrent de subir, et persistèrent dans leur refus : Les Romains étaient dans une telle consternation, qu'ils omettaient même de cultiver leurs terres. Mais cette tempête fut bientôt surmontée, et leur peur dissipée par la mort opportune de cet empereur. Car nation se dressera contre nation, &c. Ici, le Christ déclare que des troubles plus grands que ceux qui se produisirent sous Caligula, devraient se produire dans les derniers temps de Claude et sous le règne de Néron. Le soulèvement de nation contre nation présagea les dissensions, les insurrections et les massacres mutuels des Juifs et de ceux des autres nations qui habitaient ensemble les mêmes villes ; comme en particulier à Césarée, où les Juifs et les Syriens se disputaient le droit de la ville, cette dispute allait si loin que plus de vingt mille Juifs furent tués, et la ville fut débarrassée de ses habitants juifs.
A ce coup, toute la nation des Juifs fut exaspérée ; et, se divisant en groupes, ils brûlèrent et pillèrent les villes et villages voisins des Syriens, et firent un immense massacre du peuple. Les Syriens, pour se venger, ne détruisirent pas moins de Juifs, et chaque ville fut divisée en deux armées. A Scythopolis, les habitants forcèrent les Juifs qui résidaient parmi eux à lutter contre leurs propres compatriotes, et, après la victoire, s'en prenant bassement à eux de nuit, en assassinèrent plus de treize mille et gâtèrent leurs biens. A Ascalon, ils en tuèrent deux mille cinq cents ; à Ptolémaïs deux mille, et fit pas mal de prisonniers. Les Tyriens ont mis beaucoup à mort et emprisonné davantage. Les habitants de Gadara firent de même ; et toutes les autres villes de Syrie, dans la mesure où elles haïssaient ou craignaient les Juifs. A Alexandrie, l'ancienne inimitié fut ravivée entre les Juifs et les païens, et beaucoup tombèrent des deux côtés, mais des Juifs au nombre de cinquante mille. Les habitants de Damas conspirèrent aussi contre les Juifs de la même ville et, les attaquant sans armes, en tuèrent dix mille.
Le soulèvement de royaume contre royaume présagea les guerres ouvertes de différentes tétrarchies et provinces les unes contre les autres : comme celle des Juifs qui habitaient Peræa contre le peuple de Philadelphie, concernant leurs limites, tandis que Cuspius Fadus était procurateur ; et celle des Juifs et des Galiléens contre les Samaritains, pour le meurtre de quelques Galiléens qui montaient à la fête de Jérusalem, tandis que Cumanus était procurateur ; et celle de toute la nation des Juifs contre les Romains et Agrippa, et d'autres alliés de l'empire romain. Mais il n'y avait pas seulement la sédition et la guerre civile dans toute la Judée, mais également en Italie, Othon et Vitellius se disputant l'empire. Il y aura des famines et des pestes Le troisième signe. Il y eut des famines, comme notamment celle prophétisée par Agabus, et mentionnéeActes 11:28 ; et par Suétone, et d'autres historiens profanes mentionnés par Eusèbe, qui arriva aux jours de Claude César , et était si sévère à Jérusalem, que beaucoup périrent faute de vivres et de peste , les préposés habituels de la famine.
La rareté et la méchanceté des provisions se terminent presque toujours par une maladie épidémique. Beaucoup moururent à cause de la famine sous le règne de Claude : et quand Niger fut tué par les fanatiques juifs, il imprégna, outre d'autres calamités, la famine et la peste sur eux, (λιμοντε και λοιμον, les mots mêmes utilisés par l'évangéliste,) tout ce que, dit Josèphe, Dieu a ratifié et réalisé contre les impies Et les tremblements de terre en divers endroits Le quatrième signe. Au temps de Claude et de Néron, il y eut de grands tremblements de terre à Smyrne, Milet, Chios, Samos, Laodicée, Hiérapolis et Colosse ; en Crète aussi et en Campanie, et une à Rome sous le règne de Galba. En Judée, de même, il y eut des jugements du même genre. Car Josèphe nous dit, Bell., 4.casquette. 4 : « Il s'est produit une tempête des plus terribles et des vents violents, avec les averses les plus véhémentes, et des éclairs continuels, et des tonnerres horribles, et des mugissements prodigieux de la terre secouée ; » de sorte que beaucoup ont été amenés à croire que ces choses n'annonçaient aucune calamité commune.
Saint Luc mentionne un cinquième signe, à savoir, Spectacles effrayants et grands signes du ciel, Luc 21:11 ; où voir les notes, comme aussi sur Ésaïe 66:6 . Tout cela est le début des chagrins Gr. ωδινων, un mot qui est proprement utilisé pour les douleurs des femmes en travail. Comme s'il avait dit : Ce ne sont là que les premiers affres et affres ; et ne sont rien à ce dur labeur qui suivra.