LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE ST. PAUL L'APTRE DES CORINTHIENS.

PRÉFACE.

Comme il n'y avait peut-être aucun pays au monde où la superstition et l'idolâtrie fussent plus profondément enracinées, ou n'eût de défenseurs plus habiles, qu'en Grèce ( le centre, pour ainsi dire, de l'éloquence et de la philosophie ), saint Paul, particulièrement destiné à la conversion des infidèles, pensa qu'il ne pouvait mieux remplir son devoir qu'en attaquant l'idolâtrie dans son fief. A cet effet, il parcourut toutes les provinces asiatiques de la Grèce ; et, passant de là en Europe, il n'y avait guère de ville, si petite qu'elle fût, dans toute la Grèce, où il n'ait prêché l'Évangile et établi des églises.

La ville de Corinthe ( par son antiquité, sa grandeur et son opulence, devenue l'une des villes les plus célèbres et les plus puissantes du monde, et la capitale de l'Achaïe dans le Péloponnèse ) n'a pas été oubliée à cette occasion. Saint Paul s'y rendit pour prêcher l'Évangile et y resta un an et demi. L'ayant alors quitté pour suivre ailleurs les devoirs de son ministère, il reçut à Éphèse une lettre que les Corinthiens lui avaient écrite pour le consulter sur quelques affaires importantes ; et cette épître est en réponse à cette lettre.

Mais, avant de répondre à leurs questions, il commence par censurer les luttes et les divisions qu'il entendit éclater parmi eux, quant aux différents ministres de l'Évangile ; certains disent, je suis de Paul ; d'autres, et moi d'Apollos ; d'autres, et I de Céphas, ch. 1 qui était extrêmement coupable, et menaçait pas moins que dans peu de temps de détruire entièrement leur église. Il réprouve ensuite leur partialité sans bornes pour l'éloquence et la philosophie, au préjudice de cette simplicité avec laquelle l'Évangile était prêché.

Et, comme cela résultait d'une fausse délicatesse et d'une trop haute opinion de la sagesse humaine, il leur montre que l'Evangile ne doit pas être fondé dans le cœur par de telles méthodes, mais seulement par la lumière du Saint-Esprit, et l'immédiat opération de grâce, ch. 2 Il continue le même sujet au ch. 3 dont une partie tend à rendre à Dieu toute la gloire de la conversion des pécheurs, tandis que les plus excellents ministres de l'Evangile ne sont que des instruments pour faire avancer cette œuvre très bénie.

Le reste du chapitre montre que le Christ est le seul fondement de l'Église, et que les prédicateurs de l'Évangile ne doivent jamais en chercher d'autre. Au chapitre IV, l'Apôtre défend la dignité de sa charge contre les envieux qui ont travaillé à la mépriser. Au V, il reproche à l'église de Corinthe de ne pas avoir coupé de leur communauté un homme qui avait commis un inceste.

Au chapitre VI, il reproche aux Corinthiens d'avoir des procès parmi eux ; et, au lieu de régler tranquillement leurs différends entre eux, ils les portèrent dans les cours, qui étaient alors remplies de païens. Le reste du chapitre est contre les impuretés de la chair ; et, par certaines des raisons les plus fortes qui aient jamais été alléguées sur le sujet, l'Apôtre s'efforce de détourner les Corinthiens de la pratique ou de l'encouragement de telles impuretés.

Il en vient ensuite aux questions qui lui avaient été proposées par les Corinthiens ; et à cet effet, au chap. 7 : il parle de mariages, dans lesquels l'une des parties professe la religion chrétienne, tandis que l'autre est restée dans l'erreur et l'incrédulité. Dans le VIII, il examine la question des viandes offertes aux idoles, s'il était licite pour un croyant d'en manger ou non. Le chapitre IX respecte les privilèges des ministres et leur condescendance en certaines occasions.

Le X commence par un récit des choses les plus mémorables qui sont arrivées aux enfants d'Israël dans le désert ; puis il parle des festins que les idolâtres faisaient à leurs idoles, et de la liberté, sous la dispensation évangélique, de manger, avec une conscience sûre, tout ce qui est vendu dans la pagaille. Le XI e chapitre traite, en premier lieu , de la dignité de l'homme et de la subordination de la femme; et ensuite, du , ou festin d'amour, et du sacrement de la Cène du Seigneur.

Le chapitre XII contient une énumération des dons miraculeux du Saint-Esprit, dont l'église de Corinthe avait reçu une part abondante. Le XIII est tout entier l'éloge de la charité, ou de l'amour. Le XIV contient une censure de l'abus que quelques personnes ont fait en public du don de parler en langues. Le XV est très fort contre ceux qui niaient la résurrection des corps ou qui n'avaient qu'une foi vacillante en ce grand article de la foi.

Le XVI et dernier commence par quelques instructions relatives aux collectes qui se faisaient dans les églises de Grèce pour les pauvres à Jérusalem ; et se termine par des exhortations pressantes à la persévérance dans la foi et dans l'amour du Christ. Il apparaît d'ailleurs, du verset 8 de ce chapitre, que c'est d'Éphèse, où saint Paul séjourna trois mois, Actes 19:8 qu'il écrivit cette épître ; et non de Philippes, comme l'a ajouté une personne peu judicieuse à la fin.

Enfin, il ressort du premier verset de ce dernier chapitre, où l' on parle desRomains 15:25 recueils , que cette épître a été écrite quelque temps avant l'épître aux Romains ; car, lorsque saint Paul écrivit ce dernier, les collectes étaient terminées, et lui-même se rendait à Jérusalem avec l'argent. Romains 15:25 .

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