Sept cents femmes, etc. — Sans connaître les usages des princes d'Orient, leur faste et leur faste de vivre, on serait tenté de se demander à quoi pouvait bien servir cette multitude de femmes et de concubines. Mais, comme Salomon avait entre quarante et cinquante ans avant de se heurter à cet excès, on ne peut que supposer qu'il garda en partie cette multitude de femmes pour l'État. Darius Codomanus avait coutume d'emmener avec lui dans son camp pas moins de trois cent cinquante concubines en temps de guerre ; sa reine ne s'en offensa pas non plus ; car les femmes la révéraient et l'adoraient comme si elle eût été une déesse.

Le Père Le Compte, dans son histoire de la Chine, nous dit que l'empereur a un grand nombre d'épouses choisies parmi les premières beautés du pays, dont il n'a jamais vu plusieurs de toute sa vie : et, par conséquent, il n'est pas improbable que Salomon, voyant augmenter ses richesses, puisse augmenter ses dépenses et s'efforcer de surpasser tous les princes de son temps en cela, ainsi qu'en toutes sortes de pompes et de magnificences.

RÉFLEXIONS.— 1° Seigneur, qu'est-ce que l'homme ! Est-ce Salomon le sage ? Est-ce Jedediah, le bien-aimé du Seigneur ? Est-ce l'homme de prière, le constructeur du temple de Dieu ? Comment es-tu tombé, Fils du Matin !

1. La cause du triste départ de Salomon de Dieu est mentionnée ici. L'amour des femmes lui vola le cœur ; la convoitise insatiable l'a conduit à multiplier ses femmes et ses concubines ; et quand les femmes d'Israël ne plaisaient plus à son goût vicié, ou refusaient pieusement de s'occuper de ses plaisirs coupables, il en cherchait d'autres, moins scrupuleux, auprès des nations interdites autour de lui. Sur ceux-ci son cœur adorait ; et à mesure qu'il vieillissait, il devenait plus affectueux encore, et ne pouvait rien leur refuser. Noter; (1.) Aucune passion aussi dangereuse pour l'âme que l'amour criminel des femmes. (2.) Chaque indulgence donnée au désir obscène, ne fait que rendre ces désirs plus insatiables.

2. Les tristes effets produits par ses affections démesurées. Son cœur était attiré par l'idolâtrie, à laquelle David, dans ses jours les plus déplorables, ne s'inclina jamais. Ses femmes, profitant de sa tendresse et de son âge, le séduisirent d'abord pour leur accorder le culte de leurs propres dieux, puis l'engagèrent à se joindre à elles dans le service abominable. À un tel degré d'impiété, elle grandit enfin, que le haut lieu de Kemosh faisait face au temple même de Dieu. Noter; (1.) Ceux qui cèdent à un péché volontaire, ne savent jamais quand ni où ils s'arrêteront. (2.) L'indulgence des convoitises charnelles rend le cœur brutal et stupéfie la conscience.

(3.) La prospérité extérieure est un état dangereux : ceux qui mangent chaque jour somptueusement trouvent souvent leur table un piège, et l'appétit choyé leur ruine. (4.) Les plus grandes réalisations, sans vigilance et jalousie continues, peuvent être rapidement perdues ; et, comme Salomon, le plus haut dans la profession de piété, deviennent les plus ignobles dans leurs chutes. (5.) Le péché de Salomon devrait être notre avertissement : un diable occupé, et un corps de chair, ne cesseront jamais de tenter. Ne devenons jamais un argument pour nous enhardir, ce qui est enregistré comme un avertissement pour nous dissuader de péchés similaires.

2°, justement provoqué par une ingratitude si basse et une désobéissance volontaire, après de tels exemples répétés de sa bonté, Dieu envoie un message terrible pour le réveiller de sa rétrogradation honteuse. Puisqu'il s'était révolté contre Dieu, le royaume se révoltera contre lui, c'est-à-dire contre sa postérité dans le prochain règne ; et bien qu'à cause de la promesse faite à David, il lui laisserait une tribu, c'est Juda, avec laquelle Benjamin, comme voisin, était compté : les dix autres tribus seraient données à son serviteur. Par miséricorde, Dieu reporta l'exécution de sa sentence jusqu'au règne de son fils, mais le laissa pleurer les désolations prochaines, quand toute la gloire qu'il espérait transmettre à sa postérité serait ainsi éclipsée.

Dieu lui avait donné un avertissement juste auparavant ; il n'a plus à blâmer que sa propre méchanceté. On ne nous dit pas quel effet ce message a eu ; mais nous espérons que c'était, comme celui de Nathan, le moyen de l'amener à la repentance ; et que le livre de l'Ecclésiaste contient son repentir et la reconnaissance de son péché et de sa folie.

Continue après la publicité
Continue après la publicité