Lève-toi, je te prie, et déguise-toi. Jéroboam a très probablement envoyé sa femme consulter le prophète à Shiloh, parce que c'était un secret à ne confier à personne d'autre ; un secret qui, s'il avait été divulgué, aurait pu mettre en danger tout son gouvernement ; car, si une fois ses sujets arrivèrent à comprendre qu'il n'avait lui-même aucune confiance dans les veaux qu'il avait élevés, mais qu'il recourait, pour toute question d'importance, à de vrais adorateurs de Dieu, il ne faut pas imaginer quelle incitation cela c'eût été pour eux d'abandonner ces idoles insensées, et de retourner au culte du Dieu d'Israël, qu'ils avaient imprudemment abandonné. La reine était alors la seule personne en qui il pouvait avoir confiance.

En tant que mère, il savait qu'elle serait diligente dans son enquête ; et en tant qu'épouse, fidèle dans son rapport ; mais il y avait diverses raisons pour lesquelles il pouvait désirer qu'elle se déguise : car bien que Shiloh se trouve dans les limites d'Éphraïm, il y a cependant suffisamment de raisons de penser qu'elle était soumise à la maison de David et appartenait au royaume de Juda. C'était certainement plus près de Jérusalem que Sichem, que Roboam avait récemment fortifié et avait établi sa résidence : c'est pourquoi Jéroboam pensa qu'il n'était pas prudent d'aventurer sa reine dans un endroit sous le gouvernement de son rival, sans qu'elle se déguise. Il savait aussi que le prophète Achija était très offensé contre lui pour la grande idolâtrie qu'il avait introduite ; et c'est pourquoi il pourrait penser que si le prophète la considérait comme sa femme, il ne lui dirait rien, ou ferait des choses, bien pire qu'ils ne l'étaient. Le moyen donc d'arriver à la vérité était, comme il le pensait, de faire ce qu'il a fait : mais ici apparaît son engouement, qu'il ne doit pas penser la personne qu'il a tenue capable de le résoudre dans le sort de son fils, capable de voir à travers cette ruse et ce déguisement.

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