Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
1 Rois 18:3
Achab appelé Abdias— Les Juifs ont beaucoup d'histoires étranges concernant Abdias, très peu sur lesquelles se fier. Il est clair, d'après ce qu'il dit à Elie, qu'il était un homme vraiment religieux, qui adorait Dieu seul, et avait une affection singulière pour ses serviteurs ; assez, pourrait-on penser, pour avoir poussé Achab à le rejeter, sinon à le persécuter, s'il ne l'avait trouvé si hautement utile dans la gestion de ses affaires domestiques, au point de comploter pour qu'il n'adore pas Baal ou les veaux.
RÉFLEXIONS. — 1° Quand Israël parut au bord de la ruine, Dieu s'interposa gracieusement et renvoya son prophète pour les sauver. On a
1. La détresse à laquelle ils étaient réduits. La famine rôdait maintenant à travers le pays, le sol desséché ne donnait aucune nourriture, et les troupeaux mugissant s'enfonçaient dans le ruisseau asséché faute d'eau. Pour sauver, si possible, les quelques bêtes qui restaient, Achab avec Abdias continue sa progression à travers le pays, pour voir s'il est possible de trouver de l'herbe. Mais tandis que le pays gémissait sous la sécheresse, une famine pire l'affligeait que celle du pain ou de l'eau, voire une famine de la parole du Seigneur. La cruelle Jézabel, follement attachée à ses idoles, et plus enragée, au lieu d'être humiliée, sous ce jugement, puisqu'Elie n'est pas retrouvé, se venge de ses frères, tuant les prophètes qui étaient encore formés dans les anciennes écoles, et clivé à la vraie religion.
Aucun n'avait échappé sans la piété d'Abdias, un grand homme bon, même dès sa jeunesse, dans les pires jours, et au milieu des abominations d'une telle cour. Pour les protéger de sa fureur, il en cacha cent dans deux grottes, et les nourrit de pain et d'eau ; dangereux que la tentative aurait pu se prouver, s'il était découvert, et coûteux comme dans une telle saison même cette disposition doit avoir été. Noter; (1.) Une terre fertile que Dieu rend stérile, pour l'iniquité de ceux qui l'habitent. (2.) Les jugements enragent au lieu d'humilier le cœur des impénitents. (3.) La plus grande misère sous laquelle un pays puisse gémir est l'expulsion des prophètes de Dieu. (4.) Les quelques fidèles ont jamais été et seront toujours, plus ou moins, un peuple persécuté.
(5.) Peu de grands hommes sont de bons hommes, et dans une cour corrompue, la piété est la moins attendue : pourtant Dieu a ses navires choisis dans les pires moments et les endroits les plus dangereux ; même la maison de Néron et la cour d'Achab admettent des exceptions. (6.) Aucun danger ne doit dissuader ni aucune dépense d'être épargnée, là où la cause de la souffrance de Dieu exige notre aide et réclame notre protection. (7.) Lorsque les choses semblent les plus désespérées, Dieu peut, et le fait souvent, susciter pour ses ministres souffrants et son peuple des amis puissants et fidèles.
2. Dieu ordonne maintenant à Élie de retourner en Samarie. Achab l'avait cherché avec empressement à travers toutes les tribus et les peuples voisins, et par un serment les avait engagés à le renvoyer, s'il se trouvait parmi eux. Mais Dieu l'avait caché, et Achab chercha en vain. Trois ans et six mois, la famine avait duré ; mais le temps est venu où Dieu fera pleuvoir, et Elie est invité à se montrer à Achab.
2° Nous avons l'entretien entre le méchant roi et le saint prophète, où chacun apparaît en caractère.
1. Achab, avec un orgueil et un abus insolents, le considère comme le troubleur d'Israël. Noter; (1.) Il n'est pas inhabituel de déformer les ministres zélés de Dieu comme des ennemis de l'État. (2.) Eux qui sont les messagers des meilleures nouvelles, la marque impénitente comme leurs perturbateurs.
2. Elie rétorque hardiment l'accusation, et lui ordonne de voir le troubleur d'Israël dans l'adorateur de Baalim. Il a conçu leur paix, même dans ses avertissements, tandis qu'Achab a provoqué le jugement par ses péchés. Pour le prouver, il désire une convention du peuple au Carmel, avec les prophètes de Baal, et là il apparaîtra à quelle cause le manque de pluie doit être attribué. Noter; (1.) Quand le devoir nous appelle, nous ne devons pas craindre les visages des rois. (2.) Ce sont des perturbateurs d'une terre, dont les péchés provoquent la colère de Dieu contre elle.
3. Achab consent, curieux peut-être de connaître l'issue de cette controverse entre Elie et les prophètes de Baal ; au moins, désireux de pluie à n'importe quelles conditions, dont il désespérait, mais de la parole d'Elie.