Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants ? Comme rien de tel n'avait été fait dans toutes les batailles antérieures des Israélites, comme amener l'arche dans le camp des Philistins, pleine des idées des divinités locales et tutélaires, exprimer leur peur et leur surprise. C'était, sans aucun doute, conformément aux idées des Philistins, que nos traducteurs rendent élohim, dieux, à cet endroit, bien qu'il aurait certainement été rendu plus correctement, ce Dieu puissant, et c'est le Dieu, comme dans le septième vers.

C'était une coutume très courante chez les anciens d'emporter avec eux les symboles les plus sacrés de leur religion. Comme les Égyptiens n'étaient pas punis dans le désert, Houbigant, à la suite des Chaldéens et des syriaques, lisait et faisait des merveilles dans le désert ; agréablement à laquelle se lit la version française, qui frappèrent l'Egypte dans le désert, outre toutes les autres plaies, en plus de toutes leurs autres plaies.

RÉFLEXIONS.- La prophétie de Samuel concernant la maison d'Eli fut bientôt répandue, et les hommes attendirent avec impatience l'accomplissement, qui commença rapidement dans cette guerre avec les Philistins, qui est enregistrée ici, et qui arriva vers la dernière extrémité du gouvernement d'Eli, environ quarante ans après la mort de Samson.

1. Il y eut une bataille rangée entre les armées d'Israël et de la Philistie, où les premières furent battues avec la perte de quatre mille hommes ; nous n'avons pas besoin de nous étonner, quand ils semblent n'avoir ni consulté Dieu dans leur guerre, ni s'être repenti de leurs péchés.
2. En se retirant dans leur camp, un conseil de guerre est tenu ; où ils semblent moins avoir attribué le coup à Dieu sous un sens humble de leurs mérites, qu'exprimer leur colère pour sa Providence ; et, au lieu de consulter sa volonté, ils proposent sottement un stratagème de leur cru pour assurer leur future victoire, en faisant tomber l'arche de Dieu parmi eux ; comme si la présence de celle-ci leur assurait le pouvoir de celui qui habitait entre les chérubins sur elle. La résolution n'est pas plus tôt prise qu'elle est mise en vigueur, l'arche fait venir, et les fils impies d'Eli l'abattent : combien peu de bénédiction pouvait être espérée de l'arche entre de telles mains.

Noter; (1.) Les providences affligeantes qui humilient les pénitents, exaspèrent les endurcis et les font s'irriter contre le Seigneur. (2.) Ceux qui sont les plus dépourvus du pouvoir de la piété dépendent le plus de la forme de celle-ci, sont les plus zélés pour l'arche, la liturgie, le sacerdoce et les observances rituelles, et y font davantage confiance pour le salut, que dans le sang, le mérite et la grâce du Rédempteur, travaillant à la rénovation spirituelle de leurs cœurs. (3.) Quelle que soit la qualité de tout établissement, tant que les ministres sont sans grâce, l'arche qu'ils portent sera un coffre vide, et aucune bénédiction divine ne peut s'attendre à les accompagner.

3. La joie et le triomphe gonflent maintenant le cœur de chaque Israélite, et ils crient jusqu'à ce que la terre sonne de leurs acclamations. Noter; Ils se glorifient généralement le plus de privilèges extérieurs qui ont le moins d'expérience de la religion intérieure ; et leurs cris, comme ceux d'Israël, sont le prélude non de la victoire, mais de leur honte et de leur confusion éternelles.

4. Les Philistins entendirent les cris d'Israël, et par leurs espions ils apprirent vite la cause, ce qui remplit leur armée de consternation. En supposant que l'arche était le Dieu d'Israël, ils expriment leurs appréhensions de sa présence : ils n'avaient pas crié ainsi auparavant, et l'arche de Dieu n'était pas avec eux lorsqu'ils étaient auparavant vaincus ; et en réfléchissant sur les notices traditionnelles des anciennes merveilles que Dieu avait opérées en Egypte, bien qu'ils se méprennent sur les circonstances, ils tremblent pour les conséquences. Cependant, leurs chefs encouragent les soldats non pas à se décourager totalement, mais si le danger est grand, à faire preuve d'un plus grand courage pour s'en dégager, en leur rappelant leurs anciennes victoires sur Israël, et en leur reprochant l'ignominie de la servitude sous ces qui les avait servis.

Noter; Leur triomphe sera de courte durée, dont la confiance est formalité, et dont l'espoir est l'illusion. L'événement correspondait peu aux attentes optimistes des Israélites. Ils furent frappés devant leurs ennemis, trente mille d'entre eux tués dans la bataille, parmi lesquels tombèrent les méchants fils d'Eli, Hophni et Phinées ; et, pour couronner la victoire, cette arche dans laquelle ils se sont confiés, tombe entre les mains de leurs ennemis. Noter; (1.) La méchanceté de ceux qui entreprennent une mesure fait souvent souffrir une bonne cause. (2.) Les premiers et les plus sévères jugements de Dieu tomberont sur la tête des ministres méchants et infidèles. (3.) Ceux qui s'écartent du chemin de Dieu et agissent sans son avis, ne peuvent espérer aucun succès dans leurs entreprises.

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