Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Actes 10:2
Un homme dévot, etc. — Cornélius s'était distingué par sa grande vertu, sa piété et sa charité, et était bien préparé à recevoir l'Évangile, car les prosélytes de la porte étaient en général au-dessus de toutes sortes de gens. La loi cérémonielle empêtrait le plus gravement l'esprit des Juifs ; et, au moyen de leurs forts préjugés, leur attachement à elle dégénéra en la plus grande superstition.
Les Gentils idolâtres, par leur ignorance et leur méchanceté, qui étaient extrêmement soutenues par leur idolâtrie, furent amenés avec beaucoup de difficulté à embrasser le christianisme ; tandis que les païens pieux avaient rejeté l'idolâtrie, d'une part, et, d'autre part, ne s'étaient pas soumis à la partie cérémonielle de la loi juive. Ainsi étaient-ils préparés en général ; mais les vertus peu communes et la grande piété de Corneille en faisaient une personne convenable pour commencer, parmi cet ensemble de gens bien disposés.
Il excellait dans la piété envers Dieu et la bienveillance envers les hommes, même envers les hommes de différentes sectes, sans limiter sa charité aux personnes de son sentiment et de son parti ; car on dit qu'il a fait beaucoup d'aumônes au peuple, surtout, sans doute, aux Juifs, auxquels il était dans une certaine mesure attaché ; ainsi que d' avoir toujours prié Dieu, et surtout à ces heures de la journée où les Juifs avaient l'habitude d'offrir leurs prières.
Le grand Dieu, le sage et bienveillant gouverneur du monde, en s'en prenant à une personne qui était par grâce si pieuse en elle-même et si charitable envers les Juifs, rendit la gradation aussi douce que possible ; et a commencé avec l'une des personnes les plus aptes au monde, alors qu'il était sur le point d'unir Juifs et Gentils en une seule église et un seul corps, par Jésus-Christ, le prince de la paix : c'est en effet avec beaucoup de difficulté que les juifs convertis ont été amenés à supporter avec l'admission d'un Gentil incirconcis ; mais s'ils pouvaient en supporter un, ils devaient avouer que l'une des vertus et de la charité de Corneille était la personne la plus appropriée parmi tous les Gentils ; à leurs préjugés, et si gracieusement supportant leurs infirmités.