Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Daniel 7:6
Voici, un autre, comme un léopard... Ce troisième royaume est celui des Macédoniens ou Grecs, qui, sous le commandement d'Alexandre le Grand, vainquirent les Perses, et régnèrent ensuite après eux ; et il est le plus convenablement comparé à un léopard sur plusieurs comptes. Le léopard est remarquable par sa rapidité ; et Alexandre et les Macédoniens étaient étonnamment rapides dans leur conquête ; en sorte que St.
Jérôme dit qu'il semble plutôt avoir envahi le monde par ses victoires que par ses batailles. Le léopard est un animal tacheté, et était ainsi un emblème approprié des diverses nations qu'Alexandre a commandées, ou des diverses manières d'Alexandre lui-même ; qui était tantôt miséricordieux, tantôt cruel ; tantôt tempéré, tantôt ivre ; tantôt sobre, tantôt incontinent. Le léopard est de petite taille, mais d'un grand courage, pour ne pas avoir peur de s'engager avec le lion, et les plus grosses bêtes ; c'est ainsi qu'Alexandre, petit roi en comparaison, et avec une petite armée, osa attaquer Darius, le roi des rois, dont le royaume s'étendait de la mer Égée aux Indes.
Ce léopard avait sur le dos quatre ailes. L'empire babylonien était représenté avec deux ailes, mais celui-ci est décrit avec quatre : car rien n'était plus rapide que les conquêtes d'Alexandre, qui parcouraient tous les pays depuis l'Illyrie jusqu'à la mer Adriatique, et à travers une grande partie de l'Inde ; pas tant combattant que conquérant ; et en douze ans soumis une partie de l'Europe et presque toute l'Asie.
La bête avait aussi quatre têtes, pour désigner les quatre royaumes en lesquels ce troisième royaume devrait être divisé, comme ce fut après la mort d'Alexandre parmi ses quatre capitaines ; Cassandre régnant sur la Macédoine et la Grèce, Lysimaque sur la Thrace et la Bithynie, Ptolémée sur l'Égypte et Séleucos sur la Syrie. Et la domination lui fut donnée, ce qui montre qu'elle n'était pas due à la force d'Alexandre, mais procédait de la volonté du Seigneur. Et en effet, à moins qu'il n'eût été dirigé, préservé et assisté par la toute-puissance de Dieu, comment Alexandre, avec 30 000 hommes, aurait-il pu vaincre Darius avec 600 000, et en si peu de temps amener les pays de la Grèce jusqu'à L'Inde, dans la sujétion ? l'évêque Newton.